mercredi 7 janvier 2015

World, bloody world

J'avais un peu délaissé ce blog, par manque de temps et d'envie. Mais aujourd'hui putain, j'ai le stylo qui saigne. 


Dans quel monde vit-on ? De quel droit peut-on objectivement se battre contre la plus belle des libertés, la base de la démocratie et le plus grand combat que l'humanité n'ait jamais gagné. Pour quelle raison s'en prendre à l'expression ? Il serait plus justifiable de la généraliser. Plus justifiable de l'exporter. Pourquoi cherche-t-on à l’ôter ?
Quels qu'en soient les raisons, les motivations, un assassinat n'est jamais pardonnable. Une haine ne devrait jamais conduire à la suppression de la vie. 

Nous sommes en 2015, j'ai terminé mes partiels cet après midi et au lieu de chanter "Libérée, délivrée" de la reine des neiges je saigne. Mon coeur, ma conscience, mes croyances saignent. Le monde ne tourne plus rond. Les haines ont pris le dessus sur les rationalités, les intérêts personnels justifient la barbarie et les stéréotypes nous conduisent à des actes abominables.
Un viol, une abomination. Supprimer ceux qui osent s'exprimer. Ceux qui oeuvrent au quotidien et sont des symboles de la liberté de la presse, de la liberté d'expression. Supprimer ceux dont les convictions, les persuasions permettent au public chaque semaine d'avoir une vision différente du monde. 
Rien ne saurait justifier le meurtre. Et aujourd'hui ce sont 12 personnes qui sont mortes, c'est une foi en l'humanité qui est partie, c'est une liberté qui est ébréchée. 
Mais pour la mort d'un journal, l'économie est plus efficace que les fusils. 

On ne s'attaque pas à la liberté. On ne s'attaque pas aux innocents. 
On ne fait pas taire quelqu'un en lui arrachant les cordes vocales. 
On ne fait pas taire un journal avec des revolvers. On n'arrêtera pas la liberté d'expression.

Il n'est rien d'imaginer l'événement dans son actualité. Il est horrible de songer aux pertes que le monde de la presse va subir au quotidien, de l'amputation dont les familles ont été victimes. Et de la haine que l'événement va procurer entre les peuples. 

J'ai mal à mon monde. J'ignore comment l'humanité se complait dans l'adversité. J'ignore pourquoi le sang coule à flot à la place de l'encre.

Bien trop de gens sont morts pour la liberté. 
Pourquoi supprimer ceux qui se battent pour la conserver ? L'expression est un droit et un besoin, c'est fondamentalement les bases de ma société. C'est une chance que tous les Etats ne connaissent pas. La presse libre est la plus grande fierté d'un pays. On peut critiquer l'Etat, on peut détester les politiques, mais il n'est rien de plus louable que de laisser s'exprimer les satiriques. De laisser les voix s'élever quelles que soient les paroles évoquées. 

Je ne sais même plus quoi dire tellement j'ai le coeur au bout des doigts. J'ai le stylo qui brûle, j'ai la voix qui flambe, j'ai l'expressivité à fleur de peau. 

J'en retiendrai la lâcheté de l'arme à feu. La lâcheté de la violence. J'en retiendrai que la seule force véritable ici, c'est celle du stylo. Celle qui réunit, qui consterne. Celle qui fâche parfois mais celle qui fait du bien. Celle qui fait qu'on vit dans un pays libre. Cette force qui oeuvre à rendre la société instruite et civilisée. La force qui à priori n'est pas encore assez développée.

On ne sait pas à quoi est dû cet événement. On ne peut que se doter d'hypothèses, songer à des possibilités. On met des mots sur des incertitudes. L'incertitude provoque la crainte, et la crainte provoque de vilaines choses. La peur de l'inconnu, de la différence, nous entraine au rejet, "l'horreur c'est les autres". Si les circonstances n'étaient pas assez horribles, elles vont déboucher sur des conséquences bien plus désastreuses. La généralisation des stéréotypes, la généralisation de la haine. Le retour sur des détestations mutuelles, des rejets sans fondements. L'intolérance est alimentée par la connerie humaine. 

La connerie se regroupe et l'union fait la force. L'avenir est sombre, les pavés sont rouges, les coeurs sont noirs. 

Espérons que la solidarité l'emporte dans la réflexivité. Que le rationnel prenne le dessus sur le sentimentalisme qui poussé dans ses retranchements débouche sur le contraire de l'amour. Entre l'amour et la mort il n'y a qu'un pas. Pour l'amour des mots certains sont morts. 
Espérons que pour l'honneur de l'Homme, l'union fasse la force, mais pas dans les clichés. Que l'union soit faite sur la préservation de la loyauté, de l'expression et de la liberté de penser. Que l'union créé une intelligence collective et non pas une animosité raciale. Il n'est de suppositions que de mensonges, la vérité se trouve au fond des coeurs, et dans l'objectivité de la ressemblance. Ne tombons pas dans le piège de la facilité, ne tombons pas dans l'engrenage de la violence. De quelconque forme soit-elle. 


Personne ne mérite de mourir pour avoir pensé. 
Personne ne mérite que la pensée commune soit radicalisée.


 Ce soir je suis Charlie, pour toujours je suis la liberté d'expression.




lundi 20 janvier 2014

"Deux mille quatorze" ne rime avec rien du tout. Elle aurait du s'appeler "deux mille quatorzie", au moins, ça aurait rimé avec vomi.


C'est en voyant ça que 2013 me manque déjà

 Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas aller en cours. Puis j'ai changé d'avis. Et ensuite j'ai loupé mon bus et eu la flemme d'arriver en retard alors j'ai re-décidé de ne pas aller en cours.

En retournant dans ma chambre de cité U, j'ai décidé de consacrer mon après-midi à travailler. Puis j'ai lancé en chargement un épisode de Grey's Anatomy.
En partant en Erasmus, j'étais convaincue qu'en revenant, je n'irais pas à Rennes 2 de toute manière. J'étais inscrite mais c'était pour la forme. Pleine de projets, j'allais réviser mes concours, me motiver et rentrer dans de grandes écoles. J'étais partie du principe que mon avenir serait tracé par ma motivation.
Hier, mon copain m'a dit que j'étais douée, et que j'y arriverais. Aujourd'hui, je n'arrive pas à m'y mettre et je procrastines. Puis je fais des traductions, surfes sur des sites et me déculpabilises. Je songe ensuite que ce n'est pas assez, et me démotive de nouveau.

Des tas d'amis ont des projets tracés et commencent progressivement à dessiner leur vie professionnelle. Moi un jour sur deux, je change d'avis sur ces projets. Je sais ce que je n'aime pas, je sais ce qui me grise. Je trouve des masters qui m'enchantent et me motivent. Alors je postule, attends les dates d'inscription et croise les doigts que mon dossier soit retenu. En attendant, je dois rédiger un mémoire sur un sujet loin d'être enthousiasmant. Alors je me lasse, j'abandonne et je commence autre chose. Et quand je songe que l'an prochain je devrais rédiger de nouveau ces 100 pages, je me prends à rêver de sujets intéressants, et flute, je suis en train de faire la sieste.

Le retour d'Erasmus est compliqué.
Déjà d'une, parce qu'à l'oral, je ne sais pas raconter. Je suis nulle pour répondre aux questions "Alors, la Suède?", ou "Et maintenant, tu fais quoi?". Ensuite, parce que les seules conclusions que j'ai pu tirer de ce voyage est que j'aurais du faire des études de langue. Non pas que les médias ne m'intéressent plus loin de là. Mais la traduction est devenue comme un jeu, un passe temps. Et que lire les médias et rédiger des essais en anglais est la seule chose qui ne me pousse pas à procrastiner. Quand je cherche des masters, les seuls qui m'intéressent sont ouverts aux licences de langue et le diplôme me manque.
Ensuite, on me demande si je ne suis pas trop triste d'être rentrée. Encore une fois, impossible de fournir une réponse claire étant donnée que mes sentiments sont extrêmement mitigés et qu'ils dépendent des minutes. Au fur et à mesure que j'écris cet article, mon positionnement quant à mon retour en France a changé 7 fois.
D'un côté, je suis super triste. Parce que quand on attend de partir vivre une expérience à l'étranger pendant plusieurs mois, on ne s'attend pas à ce qu'elle passe si vite.
D'un autre côté, et comme je m'évertue à dire à mes proches, je ne quittais pas la France pour fuir quoi que ce soit, mais pour découvrir, pour ouvrir les yeux et mon esprit. Pour expérimenter les cultures scandinaves et apprendre, ou m'initier à de nouveaux langages et dialectes. Et c'est chose faite. S'il est difficile de retourner aux sources et de voir que rien n'a changé, il est également bon se sentir chez soi de nouveau.
De plus, j'ai retrouvé mes amis, les personnes que rien ne m'a poussé à aimer: ni la présence pour une période réduite dans un pays aléatoire, ni la colocation forcée, ni même les batailles de boule de neige. Je profite à nouveau de mon amoureux, ma famille, et mon ami Quentin Le Goff (je lui avais promis une dédicace, on va négocier ce que j'ai gagné).
Cependant, il m'est impossible de reprendre le hand, ce qui va me pousser incessamment sous peu à tuer quelqu'un (peut-être Quentin, on ne sait jamais ;)) et mon master, après m'avoir paru plus intéressant que prévu, finit en fait par m'ennuyer.
Un peu agité.



Résultat des courses, vous êtes autant perdus que moi parce que le dernier paragraphe était loin d'être clair. Ainsi est résumée la situation de mon cerveau à l'heure actuelle:







Ce qui est également compliqué dans mon retour à la réalité, à ma réalité, c'est que la situation française en ce moment est absurde, nulle de sens, et pathétique. Ce qui ne m'aide pas vraiment à trouver un équilibre et une motivation de sédentarisation.
On se retrouve en effet face à des problèmes économiques sérieux, à une baisse de compétitivité au niveau de l'employabilité des français, au niveau de la qualité et fiabilité des entreprises. On fait face à des soucis sociaux à prendre au sérieux ainsi qu'à des impasses culturelles et mentales influencées par la montée en puissance de courants de pensées que je qualifierais de farfelus pour ne pas dire autre chose.
Malgré cela, les sujets débattus dans la rue, les médias, et l'Assemblée paraissent refléter un ennui gouvernemental. Comme s'il fallait trouver des sujets de conversation et des lois à voter en période de prospérité.
Laissez moi vomir.

En 1975, une femme remarquable nommée Simone Veil parvient à faire légaliser et rentrer dans les mœurs l'interruption volontaire de grossesse en prônant la libre disposition du corps, la réduction des risques sanitaires liés aux avortements clandestins, et surtout apporte un nouveau droit de la femme dans un pays ou les droits de l'homme avaient tendance à être avec un petit h.
Aujourd'hui, suite à une décision de l'Espagne de revenir sur cette loi, la France est en débat quant à son fonctionnement. Des manifestations ont même lieu partout afin de "prôner les droits du bébé" et de supprimer cette autorisation d'IVG. Je viens de perdre 2 kilos à force de vomir.
On déciderait donc de remonter à ces temps ancestraux qui favorisaient un embryon plutôt qu'une femme, belle et bien en vie. Elle est bien jolie cette France d'intolérance, de stupidité et d'esprits fermés.
Après tout c'est vrai, c'est une bonne solution pour relancer l'économie française par le biais de l'investissement électroménager: les congélateurs vont connaître un boom phénoménal.

Et puis bon, comme on dit, pour tomber enceinte maintenant, il faut vraiment être tête en l'air ou irresponsable.
La preuve que le droit IVG est important, il aurait évité que des gens si cons nous fassent chier aujourd'hui, en 2014, pour revenir sur des droits qui font partie des libertés de la femme.

Aller, bon appétit. Moi je prends un billet d'avion pour un monde perpendiculaire qui prendrait un autre sens que celui ci.

Ps: Arrêtez de faire l'amour, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Bientôt, la contraception sera considérée comme "outil de travail des prostituées" et cessera d'être légale. Je vous souhaite à tous une vie agréable.

 Helsinki, 14 novembre 2013. Je ne sais pas si c'est mieux là bas, mais j'y retournerais bien.


jeudi 5 décembre 2013

Glissades, neige et chocolat chaud.


Jeudi 5 décembre. 
Alors que je me réveille tranquillement après avoir repoussé mon réveil encore une fois (conséquences du froid, la couette, trop protectrice, a du mal à nous laisser partir), j'allume mon ordinateur, ouvre mes volets, et là double surprise! Ma page Facebook tout comme la fenêtre de ma chambre n'ont qu'un mot à dire : Il neige. Si, me direz-vous ce n'est pas tellement impressionnant étant donné que j'habite en Suède, vous remarquerez quand même que ce manteau blanc a mit du temps avant de venir ! Si la France, l'Allemagne, et même l'Espagne avaient déjà eu leurs épisodes neigeux, on n'avait quant à nous, seulement droit aux températures négatives. 
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, ce pourquoi la plupart des étudiants internationaux ont choisi la Suède est arrivé! Des gros flocons, des rires, des photos, des prévisions de batailles de boules de neige, la ville s'en donne à coeur joie. Habitués ou pas, c'est la même chose finalement. Tout le monde perd 10 ans quand la neige arrive. Et subitement, le froid, les examens, la nuit, plus rien ne semble atteindre les coeurs, attendris par ce manteau de coton. 
Parce que oui ici, même si elle prend son temps, la neige une fois qu'elle tombe, elle reste. 
Amusée, intriguée, et enchantée par cette nouvelle vague (qui apparemment devrait s'installer pour ne partir que fin mars), j'ai décidé de chausser mes bottines, et d'aller rejoindre Libby pour profiter de ces repas d'hiver fantastiques proposés par les nations. Cafés, soupes, vin chaud et chants de Noël, on se croit chez nos grand parents. Le sourire est au rendez-vous et on en vient même à adorer le froid s'il signifie qu'on aura le droit à un bon chocolat chaud, aux chaussettes en laine et aux soupes de légumes qui réchauffent les cœurs. 

Uppsala a cette chose que les autres n'ont pas. Cette atmosphère, cet environnement, cette chaleur. Et les nations dans lesquelles il fait bon passer l'après midi à discuter, travailler et boire des cafés en sont pour quelque chose. Les chambres d'étudiant et les corridors sont désertés au profit des salles communes de nations. 
Salle commune de Värmlands. Photo prise en direct des canapés.
Värmlands, ou "Là ou il fait chaud", ma nation. On y passerait bien notre vie entière. A vrai dire je n'en sors que pour dormir ces derniers jours. En ce moment ils préparent la Gasque de Noël qui a lieu samedi soir. On sent les gâteaux en préparation et les gens rire de batailles de farine. On sent la cannelle et le safran. Le café devient gratuit quand on vient souvent. Alors on y reste, pour l'ambiance et la chaleur.

Le meilleur quand il fait froid ici en Suède c'est le Glögg. Ou le vin chaud en fait. Selon les habitants locaux, c'est une invention suédoise. Personnellement je n'en ai aucune idée, mais qu'est-ce que c'est bon. Les couleurs, les senteurs et les saveurs ne font que confirmer mes idées. L'hiver est décidément ma saison favorite. Quoi de plus agréable que de rentrer dans un endroit merveilleux quand il fait froid dehors. Quoi de plus joli que de voir des pompons de bonnet de promener partout dans la ville ? 
Quoi de plus savoureux
qu'une bonne soirée lasagne-vin chaud entre amis? L'hiver n'a rien à envier aux longues soirées d'été. L'hiver a les lumières et le réchauffement humain. L'hiver appelle à la convivialité. Et la Suède, c'est le pays de l'hiver. C'est le paradis. Mon paradis. 

Chalets de Glögg au marché de Noël de Stockholm.

Rien n'atteindra mon moral en ces périodes. Pas même mes chutes pour cause de sol glissant. Pas même mon apparence de bonhomme de neige lorsque j'arrive de l'extérieur après une matinée à neiger. Encore moins mes 20 minutes supplémentaires à marcher parce qu'on se déplace comme des pingouins. Sac cassé, pantalon trempé, fesses par terre plus souvent que pieds au sol. Tous ces petits désagréments ne sont que des anecdotes supplémentaires pour rire ensemble, autour d'un verre de vin chaud ou d'un chocolat. Tous ces désagréments ne font simplement que nous rappeler qu'on est des étudiants internationaux avec une chance inouïe de pouvoir faire l'expérience d'un hiver suédois. Parce que oui, quand la neige arrive, on voit la différence entre les suédois, et les non suédois. D'une part, par le type de chaussures utilisées. D'autre part, par la cadence de la marche, et enfin, par la capacité à faire du vélo. Les internationaux tombent, glissent, et se retrouvent à rire les fesses dans la neige. Les locaux observent, s'inquiètent, puis finissent par rire de nos situations comiques et incongrues, rappelant Bambi, sur la glace pour la première fois de sa vie.

Ps: Malgré cet élan d'optimisme et cet enthousiasme, mon coccyx (oui, j'ai regardé dans le dico pour savoir comment l'écrire) et mon poignet apprécient actuellement un peu moins la patinoire géante qu'est la ville. Alors Bambi se remet progressivement de ses chutes à répétition en appréciant une soirée de repos... et un chocolat chaud. 

lundi 18 novembre 2013

On dit que la neige dans le Nord, permet de garder un peu de lumière dans l'hiver obscure. Quand elle ne se présente pas, il vous suffit de trouver votre propre lumière, et de ne pas attendre pour être heureux. Comme on est chanceux ici, Noël est en plein hiver, une excuse pour sortir les guirlandes électriques.




Ces derniers jours dans l'Europe du Nord, on ressent que la période change. Alors que les décorations d'Halloween ont mis du temps à apparaître avant le 31 Octobre, on ressent, depuis le 12 novembre que Noël est proche. Si je critiquais toujours le fait qu'en France, on reçoive les catalogues de jouets dès la fin Octobre, ici, c'est en fait plutôt féérique de voir les villes illuminées, les magasins décorés, les offres promotionnelles et les jolis emballages cadeaux, quand on est née en novembre. Certains racontent que le Nord est connu pour Noël et tire tout son charme de ce moment magique qui nous refait tomber en enfance. Ils savent correctement tirer à profit cette popularité et la ville déjà plutôt jolie se transforme progressivement en palais du Père Noël géant. Si j'ai les moyens de me déplacer dans les alentours de Kiruna, cette belle du Nord qui n'a d'intérêt réel qu'en hiver selon les touristes, je vous assure que je me vêtirais d'une guirlande en guise d'écharpe. Mon Dieu que j'aime Noël. Ses senteurs de cannelle dans les rues d'Uppsala, la ville illuminée qui permet à la population de profiter des lumières multicolores alors que le soleil est déjà parti se coucher au milieu de l'après midi... Le décor s'installe progressivement, la patinoire extérieure et les pistes de ski artificielles, dans le plat suédois s'imposent petit à petit dans le paysage urbain. Les gants, les chaussettes et les écharpes sont là pour colorer les corps des habitants qui se plongent dans la tristesse, en manque de lumière. Maintenant, on attend la neige. Cette belle blanche qui vêtit la ville, les arbres et les rivières d'un grand manteau reflétant de la lumière dans l'obscurité du grand Nord. On nous dit que cet hiver sera froid. Alors on attend, se prépare et achète des bougies pour réchauffer sa chambre. 

En attendant d'avoir trop froid, on en profite pour vivre enfin, la croisière qu'on a réservée depuis le début de notre séjour. Direction Tallinn, Saint Pétersbourg et Helsinki. Cap sur les Baltes, la Russie occidentale et le pays du design et du Père Noël. Cap sur des pays dans lesquels on ne serait pas allé depuis la France. On monte dans le bateau, profite des soirées qui ne s'arrêtent jamais et puis on arrive dans des environnements complètement éblouissants qu'on n'aurait jamais pu rêver auparavant. Si Tallinn est petite et méconnue, elle est surtout pleine de vie, de charme et d'histoire. La plus nordique des Baltes, tout récemment membre de l'Union Monétaire européenne, a plus à offrir que n'importe quel autre endroit. Ne pas se fier à sa petite taille, ni à sa méconnaissance, la capitale Estonienne nous ramène au temps des chevaliers de par son architecture tout en nous offrant une modernité à couper le souffle dans sa manière de vivre. Une découverte fabuleuse de mélange de styles et d'époques, hébergeur d'un bar ou les cocktails sont servis dans des erlenmeyers et tubes à essais et où la barman est habillé tel un chimiste. Après avoir goûté la bière au miel, profité du weekend à l’estonienne et mangé du hareng servi comme à l'époque médiévale, on remonte dans le bateau et cap sur la Russie.









Après avoir patienté 2 bonnes heures à la douane pour avoir son petit tampon sur le passeport, on arrive enfin dans la ville la plus européenne de Russie. On vit un véritable choc culturel, dans le bon sens du terme, et réalise qu'on ne peut pas rester chez nous pendant les 60 prochaines années. La planète offre de telles merveilles à voir que même mon appareil photo en est resté bouche béate. Saint-Pétersbourg est un mélange des genres qui, pour une fille comme moi jamais sortie de l'Europe auparavant, est simplement bluffant dans sa logique. Si l'on trouve dans la même ville une cathédrale orthodoxe à la Russe (merveille du monde, allez la voir!), et une rue aux dimensions absolument parfaites qui nous rappelle le quadrillage en damier des Etats-Unis, on ne peut pas s'empêcher de penser que cette ville est tout ce qu'il y a de plus beau. Entre les cafés et restaurants très occidentalisés et victimes de la globalisation, et les folks shows à la russe dans des théâtres resplendissants, on ne sait plus ou donner de la tête. Si Saint-Pétersbourg est connu pour le nombre de palaces qu'elle offre à voir, on ne peut comprendre la légitimité de cette réputation qu'en franchissant les portes du palais d'Hiver. Une merveille à l'état pur, transformée en musée, légitiment classée 2è mondiale dans ses collections et sa variété. Après en avoir pris plein les yeux, testé les spécialités russes, essayé des chapkas, profiter de la ville qui ne dors jamais, s'être pris pour des VIP en limousine et croisé une centaine de matryoshkas, on retourne dans le bateau, et cap sur la capitale Finlandaise.






Discrète, remarquable, artistique et accueillante, Helsinki m'a époustouflée. Qu'elle soit entourée de ports et donne sur la mer Baltique ne la rende que plus magnifique, mais son style de vie, son architecture, sa population... J'ai du mal à expliquer ce qui m'a tant plus dans cette ville, qu'on visitait le jour de mes 21 ans. Bien que les températures soient loin d'être optimales, le soleil était au rendez vous et nous offrait à voir une ville plus belle que nature. Obsédés par le design et les fêtes de Noël, l'association des deux majeures culturelles nous proposent des statues habillées en rouge, des sapins décorés, des guirlandes lumineuses dans tous les coins de rues, toutes les enseignes de magasins et dans l'intégralité des restaurants. Helsinki la lumineuse, voilà comment j'ai envie de l'appeler. Malgré sa nuit précoce et son froid glaciale, la chaleur dégagée par ses habitants et sa culture nous donne envie d'y rester un peu plus longtemps, à déguster un chocolat chaud sur le toit d'un hôtel nous offrant une vue panoramique sur tout la ville. Helsinki, je reviendrais.



Après avoir eu la capacité de profiter de ces moments, après avoir commencé ses 21 ans en Russie, les continuer en Finlande et les achever quelque part, dans la mer Baltique en direction de Stockholm, on ne peut plus avoir de certitudes sur nos volontés, on ne peut plus attendre d'être heureux. Le bonheur se provoque et va se chercher. Savoir apprécier la beauté des lieux qu'on nous a offert à voir nous permet d'avoir un regard différent sur le monde. Il est inutile de supposer qu'on est au bon endroit, le mieux est de pouvoir aller le vérifier...

samedi 19 octobre 2013

La Gasque internationale. Ou l'étrange rencontre des traditions suédoises avec les étudiants internationaux.

Image de la pré-gasque, pour un aperçu de tenues. Ps: Mon appareil photo ne s'est malheureusement pas rendu à l'évènement.


Comme j'ai pu en parler auparavant, en Suède, ou du moins à Uppsala, très peu de choses sont improvisées. La plupart des soirées sont programmées longtemps en avance, les moments de digression sont planifiés telles les publicités pendant le superbowl. Il n'est donc pas étrange que parmi ce manque de spontanéité, il existe des milliers de traditions. J'ai déjà parlé du fika, des nations, je parlerais peut-être du Flogsta scream plus tard, mais ici, on va parler des gasques. Ne me demandez pas la signification exacte du mot je n'en ai pas la moindre idée. Ce que je peux en revanche tenter d'expliquer est qu'il s'agit d'une excuse pour boire beaucoup, danser pas mal, copuler fréquemment, rencontrer des gens, et surtout, s'habiller en tenue de cocktail. Parce qu'il est de ces coutumes en Suède, ou les étudiants, les adultes et toutes les personnes qui en sont en capacité se mettent sur leur 31 a de très nombreuses reprises.

D'ailleurs trouver des robes de soirées et des costumes en Suède est aussi simple que se de se procurer des jeans en France. Il est d'ailleurs plus simple de s'acheter des chaussures de soirée que des bottines. 
Les semaines avant les gasques se font d'ailleurs ressentir par cet amoncellement de paillettes et de talons dans les vitrines de Stora Torget.
En fait, c'est un peu comme pour le nouvel an en France. Sauf qu'il y a environ 5 à 6 gasques par semestre selon les nations.
Si j'ai loupé celle de bienvenue aux nouveaux étudiants (parce que les prix sont ridiculement élevés), je n'allais en revanche définitivement pas manquer la gasque internationale. Soit celle organisée par le comité étudiant, et non pas les nations, et ou seuls les étudiants internationaux sont conviés. D'ailleurs, il aurait été un peu compliqué de la manquer étant donné qu'on nous a sauté dessus le jour de notre arrivée en brandissant les tickets parce que, je cite "It's gonna be the biggest party of the semester, I swear, you don't want to miss it". Et il faut avouer qu'ils ont une audience plutôt réceptive. Quand on vient d'arriver dans un nouveau pays, qu'on a patienté des heures à l'aéroport puis parcouru la ville,  il y a des chances qu'on ai vraiment la volonté de s'amuser et de rencontrer des nouvelles personnes et des nouvelles coutumes. Dans le cas opposé on serait simplement resté sous la couette. Résultat on achète le ticket et on a trop hâte que cette soirée arrive pour rencontrer plein de gens ! Mais là surprise, la gasque est en fait le 18 Octobre, alors j'espère sincèrement que la plupart n'ont pas attendu cette date pour parler aux étudiants internationaux (qui sont entre parenthèses absolument fantastiques).
Résultat, ça paraissait tellement loin que beaucoup d'entre nous ont du vider l'intégralité de leurs sacs à main pour retrouver ce petit ticket vert. Une fois retrouvé on est enfin prêt; après 2 mois à rencontrer des gens et à parcourir la ville de nations en nations; à recevoir notre soirée de bienvenue.

Ce qui est super avec les suédois, c'est qu'ils ont tendance à sous-estimer les internationaux, ou, à sur-estimer les quantités d'alcool qu'ils proposent vraiment pendant ces soirées. Ainsi, après nous avoir recommandé de venir le ventre plein de nourriture et surtout vide de tout alcool depuis minimum 72heures, on a le droit à un petit verre de champagne pour la bienvenue. Heureusement, ce vendredi 18 octobre était également l'anniversaire d'un copain ce qui nous a permit de faire l'inverse des recommandations. Qui plus est, après deux mois, on parvient enfin à s'accoutumer aux soirées qui commencent à 17h30, et donc, à faire des before-soirées à partir de 16h (mais uniquement pour les grandes occasions).
L'idée était brillantissime étant donné la faculté des suédois à vérifier les invitations et les ID pendant 37 minutes chacun. Ainsi, ça nous a permis de survivre dans la queue immense, dans des températures plutôt frigorifiques (voire congélatiques).

Une fois à l'intérieur, il serait malhonnête de se dire que le jeu n'en valait pas la chandelle. Tous tes amis, et tous ceux qui seront bientôt tes amis sont absolument tous magnifiques, surtout quand on a eu l'habitude de les voir en jeans et converse. La salle est également plutôt chouette, et le vestiaire est gratuit (non, vous ne rêvez pas). Après avoir bu notre verre de champagne inclut dans le prix de la soirée (et subtilisé 2 ou 3 autres), il est l'heure de monter, trouver notre table. Parce que ce qui est rigolo, c'est qu'ils avaient vraiment pour objectif qu'on se rencontre, qu'on parle entre nous et qu'on ne reste pas coincé dans nos connaissances (si vous avez lu mon article précédent, vous savez donc que pour que les suédois se parlent, il faut soit les y forcer, soit les saouler. D'où les gasques, qui font les deux). Ainsi, chacun avait une place attitrée, entre deux personnes du sexe opposé, et en face du sexe opposé également.
Je pense d'ailleurs que les nations étudiantes se reconvertissent en site de rencontre à leurs heures perdues.

Comme c'était largement prévisible à cette période de l'année, à ma table, il y avait pas mal de personnes que j'avais déjà rencontré. Cependant, mes voisins, aussi charmants puissent-ils avoir été, m'étaient encore inconnus. Jusqu'à hier, cela va sans dire.
Ainsi, une fois assis, nous avions 3 heures à notre guise pour papoter, rire, s'encanailler, et écouter les nombreux discours et spectacles proposés sur l'estrade. L'autre partie importante des gasques, c'est le côté chanson. Régulièrement, on devait chanter des paroles en suédois, puis, boire un espèce de liquide étrange, très fort appelé Snaps. Ignoble, mais plutôt amusant. Et plutôt efficace pour nouer des contacts. Après le plat principal, les gens distants d'apparence se retrouvent à s'enlacer et tous s'aimer les uns les autres. Comme les étudiants internationaux sont plutôt sociables, je suppose que lors d'une gasque entre suédois, cette étape aura simplement permis à prononcer leur prénom à voix haute pour faire connaissance avec son joli voisin. Quelle perte de temps, vous me l'accorderez.

Lorsque pendant les gasques, on a le point de vue de la fille en couple, s'en est presque plus marrant. Déjà d'une parce que nos voisins s'en tirent les cheveux, et de deux, parce qu'observer les instincts animaux des Erasmus est devenu mon passe temps favori. Cependant, j'ai signé une charte invisible qui dit que ce qui se passe entre Erasmus devrait y rester, d'où la raison pour laquelle je vais faire une ellipse, et censurer une partie de la soirée.

La gasque internationale, c'est faire ce que Flogsta n'a pas réussi à faire par manque de place. C'est réunir dans la même pièce, 400 étudiants internationaux, ou presque, pour leur montrer comment oublier le froid suédois. Et pour dire la vérité, c'est plutôt efficace. Parce qu'à deux heures du matin, en sortant de V-DALA nation (j'aurais oublié dans quelle nation on était si je n'avais pas ce tatouage vert V-DALA incrusté sur mon poignet depuis hier); le sol était givré, les selles de vélo également, sans parler des cerveaux- mais les corps, eux étaient au chaud.
Quand à Uppsala, je pense qu'elle se souviendra de cette nuit, ou 400 amis cherchaient un endroit pour terminer la soirée...

dimanche 6 octobre 2013

Kanelbullar dagen.


Le fameux Kanelbullar. En fête cette semaine


Vendredi après midi, après une journée sans cours, ce qui est assez impressionnant, j'ai retrouvé mon ami Félix, qui est accessoirement un des seuls suédois qui prend plaisir à trainer avec des nationalités différentes. En l'occurrence moi. Alors qu'on devait aller prendre un fika dans un des cafés les plus cools de la ville, on est tombés sur cette affiche et cette réalité : On est le 4 Octobre, c'est la journée du bun à la cannelle (kanelbullar). Cette petite merveille n'est autre qu'une pâtisserie typiquement suédoise, à savoir composée intégralement de beurre, de sucre et de cannelle. Rien à voir avec notre très cher kouignamann cependant. Le résultat de cette journée est que tous les cafés de toute la ville proposent ces merveilles caloriques pour des prix bien plus raisonnables et l'intégralité d'Uppsala sentait la cannelle. Heureusement que je suis sortie, un peu plus je restais chez moi toute la journée à faire ma fainéante avant l'anniversaire de Kike, un ami espagnol le soir.

Qu'il s'agisse des odeurs ou simplement de nos humeurs, avec Félix, on en est venus à parler sur la sociabilité, et les coutumes sociales des différents pays. Globalement, j'ai parlé du cas français, et il m'a expliqué le cas suédois, qui est en soi, très difficile à comprendre. Si j'ai réussi à l'aborder le jour ou l'on s'est rencontré, l'alcool a joué pas mal en ma faveur visiblement pour ouvrir l'esprit curieux et social de mon interlocuteur (Apparemment mes yeux aussi, mais c'est un détail sur lequel je ne reviendrais pas forcément).
Il m'expliquait donc que les suédois ne vivent d'une part que très rarement en mixité. Lorsqu'ils se font des weekends la seule manière pour eux de vraiment se lâcher et s'amuser étant qu'il n'y ait aucune fille dans le coin. Sinon le côté séduction entre instinctivement en jeu et le côté fun disparaît. Il expliquait littéralement d'ailleurs, qu'avec les filles, la spontanéité n'est pas à l'ordre du jour. Les gestes sont programmés, les paroles aussi, et l'apparence physique parfaitement contrôlée.

 Parce que c'est ça le point clé, les suédois sont des êtres de contrôle. Accros au sport, ils ne laissent rien au hasard quand il s'agit de leur corps. Toujours bien habillés, bien maquillées pour les filles, on ne verra jamais une suédoise en gros jogging à l'université, ou aux courses un dimanche matin. Il y a les américaines pour ça, pas de panique. Même les tenues de sport sont sexys, mais pas trop, pour les filles, et viriles et sensuelles pour les hommes. Il doit être tellement épuisant de ne jamais se laisser aller ! Quand j'en ai fait part à Félix (après lui avoir répété des milliers de fois qu'il avait un nom de chat d'ailleurs) il m'a rassuré en me disant que c'était dans les moeurs et qu'après avoir toujours vécu de la sorte, ils n'avaient plus besoin de faire d'efforts.
 Pour eux, la classe est maître mot. Les suédois sont des as du contrôle de soi. C'est comme s'ils subissaient une lobotomie à la naissance.

D'ailleurs, je pense réellement que c'est ce qu'il se produit pour que jamais personne ne se rebelle sur les restrictions absurdes imposées par le gouvernement: l'alcool est prohibé absolument partout sauf au domicile, mais les prix sont abusivement élevés de toute manière alors l'ébriété aussi est contrôlée. Fumer dans la rue est presque interdit également parce qu'il faut impérativement être à plus de 20m de n'importe quelle entrée de propriété ou lieu public. Les taxes imposées aux travailleurs sont ridiculement élevées. Bon, apparemment les salaires aussi. Les prix défient toute concurrence: aucun pays, à part la Norvège peut-être n'est aussi cher dans TOUS les domaines de vie quotidienne: loyers, courses, sorties, shopping, électricité. Et les suédois acceptent ça parce qu'ils sont absurdement patriotiques. Évidement, faire remarquer cela en tant que française, j'aurais du m'en douter, ne peut que me retomber dessus parce qu'on prétend être un état providence mais on ne fait que renforcer les inégalités. Et comme il n'existe pas de solutions durables pour notre pays, les gens se plaignent sans arrêt et brûlent des voitures.
C'est, sur que j'aurais mieux fait de me taire.
J'ai simplement répondu qu'à Uppsala, on ne risquait pas de brûler de voitures, étant donné que tout le monde se déplace en vélo.

CQFD: Un parking suédois. Mon vélo est d'ailleurs le plus cool.

Mais cette manie de vouloir toujours tout contrôler a des limites. Elles s'appellent les imprévus. Parce que oui, face au changement et aux affects sentimentaux et psychologiques, ils se retrouvent comme des enfants un peu perdus et appelant leur maman. Félix me racontait qu'une copine à lui avait un rencard l'autre jour et qu'elle paniquait à l'idée de ne pas savoir quoi dire. Ils s'étaient rencontrés à une soirée alcoolisée. Parce que l'alcool est la seule solution pour qu'ils baissent la garde. Au lieu de suggérer de laisser aller, et d'être simplement naturel, la seule suggestion envisageable était de boire un shot de vodka avant le rendez-vous. Ce qui est quand même dommage. L'ennui c'est que c'est comme ça à chaque instant. Les suédois, si on les rencontre en soirée vont paraître adorables, mais le lendemain simplement t'ignorer parce qu'ils n'ont aucune idée de comment se comporter avec des étrangers, ou presque.
Comme j'aime les challenges, j'ai cependant décidé d'apprivoiser le suédois. C'est vachement drôle, mais on a besoin de patience, beaucoup de patience. J'ai réussi avec quelques uns quand même, ne soyons pas négatifs.
Jeudi dernier par exemple, on était invités des amis et moi à un repas suédois dans une maison. Oui, j'ai bien dis une maison. Première fois que je viens dans un logement de plus de 20m2 depuis que je suis là. Après avoir mangé des chips diététiques et bu du blueberry juice on a même eu le droit au typique suédois: le jaccuzzi. Dommage qu'il ne neigeait pas encore, parce que quand il fait vraiment très froid dehors c'est encore plus formidable.


Sinon, j'apprécie toujours mon voyage ici. Je rencontre toujours autant de personnes du monde entier et s'incruster partout est d'une simplicité monstrueuse. Comme on est énormément d'étudiants internationaux, il y a plus ou moins des anniversaires toutes les semaines. Vendredi, c'était une soirée Espagnole. Ce qui est plutôt chouette parce que pour une fois, on ne commence pas à 18h. Enfin si, mais on a eu l'occasion de faire une pré soirée, avec Félix qui a voulu me montrer la manière dont ils se décoinçaient. Plutôt efficace. Un peu moins si on avait prévu de faire quelque chose le lendemain.
J'ai également appris à danser à mon amie Libby, ce qui est assez étrange étant donné mon propre niveau. Mais c'est plutôt marrant de se sentir douée 5 minutes. Je me suis réhabituée à parler anglais, parce qu'avec la semaine dernière et mon amie Flavie, à part faire google translation, mon anglais n'avait pas tellement progressé. Enfin, j'ai voulu souhaiter un joyeux anniversaire en Espagnol, j'ai parlé suédois.

A bientôt, pour de nouvelles aventures !

dimanche 15 septembre 2013

Des croissants à la canelle.

               

                  


 Je ne sais pas si c'est l'air du Nord qui fait ça, ou l'envie de découvrir l'intégralité des choses qui se cachent sous ce nouveau pays. Mais ici, je n'ai la flemme de rien. J'aime me perdre, marcher, faire du vélo. J'aime me dire que cette boutique géniale est à 30 minutes à pied et qu'on peut aussi aller à Ikea en vélo au lieu de prendre le bus. J'adore l'idée qu'on va marcher pendant des heures dans la neige, et l'idée que demain il fera peut-être 30 degrés de moins. J'aime bien qu'on me répète sans arrêt de profiter de l'extérieur pour l'instant parce que, je cite "Winter is coming". On se croirait dans un épisode de Game of Thrones.
J'ai d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi l'hiver paraît être un tel fléau ici. J'aime le froid et encore plus quand il est représenté par des bonnets, des joues toutes rouges, de la neige et des patinoires extérieures.
Alors pour moi rien n'est plus chouette que de sortir et découvrir tout ce que la Suède, à à nous offrir.
Pour l'instant, début de l'automne, je ne suis pas sure que ça pourrait être plus joli. Avec ses 1700 arbres par habitant en moyenne, le pays est recouvert de feuilles de toutes les couleurs, et le coucher du soleil représente le moment le plus magnifique de la journée. Le mélange de couleurs nous ferait croire au paradis, à un monde ou le gris n'existe pas. Même les maisons sont roses, vertes, jaunes, oranges. Le château d'Uppsala domine la ville sur sa colline et est construit de pierres roses vives comme pour donner confiance à quiconque s'en approche. Comment ne pas croire à un conte de fées quand le château est rose ? Je me demande et je n'ai toujours pas réussi à répondre à cette question.


 Sur les bords de la rivière, on peut voir les accros à la lumière, qui prennent les derniers bains de soleil de la saison. Sinon, les canards et oiseaux ont élu domicile sur les quais.
En journée, les terrasses sont encore pleines, on reconnaît les suédois parce qu'ils portent robes d'été/bermuda et vêtements de vacances même par 15 degrés. Les internationaux sont un peu plus réticents et on commence à voir les gilets et écharpes pointer le bout de leur nez aux alentours de 18heures.
Le soir, les terrasses aussi sont pleines, tant qu'il ne pleut pas les gens sont dehors, sans arrêt. Les plaids commencent petit à petit à investir les chaises.
En septembre à Uppsala, il y a le samedi de la culture. Des tas de concerts, expositions, animations et stands de bonbons, biscuits et chocolats investissent les rues et les jardins de la ville. L'intégralité de la population est dehors. Pour la première fois, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de familles, et pas uniquement des étudiants. La ville a revêtit son plus beau costume pour l'occasion et on pouvait même faire des tours de radeau géant sur la rivière.
A Uppsala, et probablement en Suède tout court, les gens sont accros au sucre, aux pâtisseries et à toutes ces petites douceurs. Il existe des spécialités d'ici bien sur, et des variantes selon les cafés boulangeries, mais le plus drôle c'est qu'ils ont deux ingrédients favoris : la vanille et la cannelle. Si bien que même lorsqu'on veut acheter un simple croissant, il y a des traces de cannelle dedans. Et on y devient vite accro d'ailleurs.

 Quoi qu'il en soit mes moments ici sont vraiment chouettes, si je devais dire un mot c'est awesome. On trouve tous les jours des choses à faire et on a une culture internationale si bien qu'on découvre quotidiennement des habitudes, repas, danses et jeux. Et je vais partir à Saint Pétersbourg pour mon anniversaire. Ce qui est vraiment génial parce que j'ai toujours voulu voir cette ville.