mardi 11 décembre 2012

Quand on arrive à l'échéance qu'on nous a donné, la préoccupation n'est plus la mort, mais la fin d'un processus. Objectif ni remords, ni regrets.


L'horizon effraie, inspire, mais qui sait à quoi il ressemblera demain ?

Lors de ma soirée constructive avec Paul, Lolita et Louise, on en est arrivés à une discussion actuelle des plus intéressantes.
Le 21 décembre 2012, c'est dans 10 jours. Vous sortez, vous pleurez, vous restez ?
J'avais eu personnellement quelques difficultés à associer le jour des vacances de Noël avec celui de la fin du monde, le jour de mes rendus de dossiers avec l'échéance finale de notre existence sur cette Terre.
Quoi qu'il en soit, en étant arrivée la question de la fin, nous avons réalisé chacun de notre côté qu'une multitude de choses étaient prévues.
Si certains fêtent leur anniversaire ou la fin des vacances, d'autres, organisateurs de soirées, clubs, ou encore BDE, voient en la fin du monde une raison supplémentaire pour faire la fête sous des thèmes sans limites.

Si cette conceptualisation d'échéance finale panique une bonne partie des crédules de la société (d'autant que l'exactitude des calculs Maya ont été démentis), certains au contraire, voient en cet évènement fataliste de bonnes raisons de ne plus rien faire du tout. Il est vrai, à quoi bon trimer pour la réussite de ses examens alors qu'ils n'atteindront qu'à peine le dessous de la pile de correction avant de finir brûlés, noyés, ou perdus sous un quelconque cataclysme.
Si cette manière de voir les choses, véhiculée par les fainéants et les perdus, ceux qui ne savaient déjà pas ou ils allaient et qui trouvent en la fin du monde une bonne raison pour ne pas y penser, ne fait pas l'unanimité, il reste à étudier les autres probabilités réactionnaires.

Nous passerons outre les aspects paranoïaques des quelques milliers de personnes ayant vidé l'intégralité de leur PEL pour s'acheter des kits de survie et des bunkers. Ils ne font en effet pas partie de notre objet d'étude aujourd'hui.

Revenons donc à ma soirée passée. Nous imaginions à quel endroit nous seront vendredi 21 décembre 2012. Après s'être tous les quatre rendus comte que nous nous affairerions à une multitude d'activités palpitantes, comme potentiellement tous les vendredis soirs de l'année, nous avons cependant songé que cette journée risque d'être la plus intéressante et innovante en matière de JT. J'ai hâte de voir les unes.
Je ne sais d'ailleurs pas si cela provient de notre tendance à scruter les phénomènes sociaux, ou de notre aspect ouvert à l'humanité en tant que communicants en herbe, mais il en est ressorti que l'étude sociologique des comportements humains en prédiction d'apocalypse devraient se révéler particulièrement intéressants.

Nous en sommes donc, sur cette page, à l'introduction pure et dure de ma thèse portant sur ce sujet. Non, redevenons sérieux. Quand bien même ce sujet est intéressant, je me contenterais d'un article, ou deux selon mon inspiration.

Aujourd'hui, en amont du jour J, contentons nous de réfléchir de manière purement hypothétique.

 Essayez, de manière purement objective de répondre à la question suivante:
Si vous viviez actuellement vos dernières 24heures, ainsi que celles de toute la population vivante telle que nous la connaissons, que feriez vous ?


On pourrait donc tirer plusieurs profils, d'un panel représentatif imaginaire (ne vous inquiétez pas, il sera bien plus chouette que celui d'une famille en or)

 On aurait tout d'abord les frustrés. Ces personnes là sont celles qui sont persuadées ne pas être accomplies, ni épanouies et qui pensent dur comme fer qu'en 24 heures, elles seront capables de réaliser toutes les choses qu'elle n'ont jamais faites. De ces choses, viennent en tête de liste : Faire l'amour, faire l'amour dans un endroit insolite, faire l'amour avec un inconnu, faire l'amour avec un animal. Et surtout, harceler sexuellement une célébrité. Je vous laisse donc imaginer les débordements et les scènes vraiment très cocasses et drôles que chaque personne aura le loisir de constater dans sa propre ville. Une espèce d'orgie romaine, avec des gens qui tels des animaux, se verront incapable de freiner leurs pulsions, puisque, de toute manière elles n'auront aucune conséquences. Les célébrités préfèreront se suicider avant l'heure pour ne pas voir des torrents d'hystériques accrochés à leur slip. Les chèvres, chiens, chevaux et chats, animaux les plus prisés, seront quant à eux, dénués d'une quelconque possibilité de contre. Elles subiront alors la fatalité d'être violées au plus profond de leur intimité.
Les fantasmes de chacun seront réalisés. Les plus discrets, bien sur il en existe, resteront chez eux et profiteront un jour encore de l'intimité et de la promiscuité qui leur est offerte. Les plus exhibitionnistes quant à eux, assouviront leurs idéaux de visibilité dans chacun des coins envisageables.
Aucune protection, aucune contraception, aucune pensée du lendemain. En cas de survie, on assisterait à un baby boom de MST et d'enfants courant juillet 2013.
Les plus bizarres, non, on ne souhaite pas y penser.

 On tomberait ensuite sur les flippés. Eux, ce sont ceux qui, tels leurs ancêtres irréductibles gaulois, auront peur à chaque mouvement que le ciel leur tombe sur la tête et de mourir de manière horrible et qui s'auto-condamneront donc à rester enfermés chez eux, se privant de tout contact, de toute nourriture et de tout signe d'humanité. Le silence et l'immobilité faisant guise de bouclier. En cas de survie, ils risquent la dépression nerveuse, ou la mort de soif.

 On aura également les rêveurs et voyageurs en herbe, les artistes, les alcooliques, les fêtards. Ceux ci s'empresseront de sauter dans un avion, sans payer bien entendu, puisque qu'ils vont mourir de toute manière et d'aller passer la dernière journée de leur vie dans une destination de rêve à plus de 8h de vol (ce qui raccourcit considérablement la journée, espérant que leur propre apocalypse ne soit pas un crash aérien). Les réservations d'hôtels se verront multipliées, les squats dans tous les lieux les plus touristiques du monde se verront eux aussi multipliés. Les cuites seraient monumentales, les dealers de drogue vont connaître la soirée de leur vie. En cas de survie, ils pourront sans problème concurrencer le Qatar et racheter le PSG. Les gueules de bois et conséquences désastreuses des soirées trop arrosées ne seraient ni craintes, ni envisagées. En cas de survie, recrudescence des cas de cirrhose,  des comas éthyliques, de la surdité et du nez ensanglanté.

  On trouverait ensuite les apprentis sérial killers. Ceux qui faisaient toujours le méchant dans les jeux de rôle, mais qui n'avaient jamais assez de parties intimes pour mettre à profit leur côté psychopathe. Crimes contre l'humanité, génocides, ou simples petits meurtres entre amis, les armes à feu, les armes blanches et toutes les techniques les plus développées pour pouvoir retirer  prématurément la vie de quelqu'un sans avoir peur d'en payer les conséquences. Aucun état de conscience envisagé, aucune sanction hypothétique, le 21 décembre sera un "Friday, bloody Friday", et les rues des villes du monde se retrouveront à commémorer contre leur gré les massacres de la saint Barthélémy ou les ruelles pavées étaient recouvertes de sang. En cas de survie, les baumettes de Marseille risqueraient d'avoir du pain sur la planche encore plus qu'actuellement, la population carcérale serait en véritable croissance et de nombreuses victimes innocentes seront à déplorer.

  Enfin, on trouverait les classiques. Les gens moyens, normaux, sans troubles particuliers. Ils s'affaireraient depuis plus d'un an à profiter de chaque instant, à vider leur compte en banque, à vivre au dessus de leurs moyens. Ils s'affaireraient à arrêter toute contrainte, tout emploi, toute sorte d'oppression pour simplement faire des choses qui leur plaisent.
En cas de survie, ils deviendraient tous interdits bancaires, chômeurs, et sans possibilité d'avenir proche puisqu'ils n'auront ni diplôme, ni compétence.


Finalement on constate que la fin du monde est bien plus effrayante et dangereuse quand elle est envisagée que quand elle est subie directement. Si au fond des personnes censées, on sait qu'il n'en sera rien, on pourra cependant utiliser notre temps ce jour là pour observer les bouleversements sociétaux.
Si on doit voir ça de manière purement utilitariste, on pourrait déduire des hypothèses développées qu'une telle apocalypse ait été inventée par les dealers et les commerçants.


Vivement le journal de 20heures du 21/12/12 !