jeudi 5 décembre 2013

Glissades, neige et chocolat chaud.


Jeudi 5 décembre. 
Alors que je me réveille tranquillement après avoir repoussé mon réveil encore une fois (conséquences du froid, la couette, trop protectrice, a du mal à nous laisser partir), j'allume mon ordinateur, ouvre mes volets, et là double surprise! Ma page Facebook tout comme la fenêtre de ma chambre n'ont qu'un mot à dire : Il neige. Si, me direz-vous ce n'est pas tellement impressionnant étant donné que j'habite en Suède, vous remarquerez quand même que ce manteau blanc a mit du temps avant de venir ! Si la France, l'Allemagne, et même l'Espagne avaient déjà eu leurs épisodes neigeux, on n'avait quant à nous, seulement droit aux températures négatives. 
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, ce pourquoi la plupart des étudiants internationaux ont choisi la Suède est arrivé! Des gros flocons, des rires, des photos, des prévisions de batailles de boules de neige, la ville s'en donne à coeur joie. Habitués ou pas, c'est la même chose finalement. Tout le monde perd 10 ans quand la neige arrive. Et subitement, le froid, les examens, la nuit, plus rien ne semble atteindre les coeurs, attendris par ce manteau de coton. 
Parce que oui ici, même si elle prend son temps, la neige une fois qu'elle tombe, elle reste. 
Amusée, intriguée, et enchantée par cette nouvelle vague (qui apparemment devrait s'installer pour ne partir que fin mars), j'ai décidé de chausser mes bottines, et d'aller rejoindre Libby pour profiter de ces repas d'hiver fantastiques proposés par les nations. Cafés, soupes, vin chaud et chants de Noël, on se croit chez nos grand parents. Le sourire est au rendez-vous et on en vient même à adorer le froid s'il signifie qu'on aura le droit à un bon chocolat chaud, aux chaussettes en laine et aux soupes de légumes qui réchauffent les cœurs. 

Uppsala a cette chose que les autres n'ont pas. Cette atmosphère, cet environnement, cette chaleur. Et les nations dans lesquelles il fait bon passer l'après midi à discuter, travailler et boire des cafés en sont pour quelque chose. Les chambres d'étudiant et les corridors sont désertés au profit des salles communes de nations. 
Salle commune de Värmlands. Photo prise en direct des canapés.
Värmlands, ou "Là ou il fait chaud", ma nation. On y passerait bien notre vie entière. A vrai dire je n'en sors que pour dormir ces derniers jours. En ce moment ils préparent la Gasque de Noël qui a lieu samedi soir. On sent les gâteaux en préparation et les gens rire de batailles de farine. On sent la cannelle et le safran. Le café devient gratuit quand on vient souvent. Alors on y reste, pour l'ambiance et la chaleur.

Le meilleur quand il fait froid ici en Suède c'est le Glögg. Ou le vin chaud en fait. Selon les habitants locaux, c'est une invention suédoise. Personnellement je n'en ai aucune idée, mais qu'est-ce que c'est bon. Les couleurs, les senteurs et les saveurs ne font que confirmer mes idées. L'hiver est décidément ma saison favorite. Quoi de plus agréable que de rentrer dans un endroit merveilleux quand il fait froid dehors. Quoi de plus joli que de voir des pompons de bonnet de promener partout dans la ville ? 
Quoi de plus savoureux
qu'une bonne soirée lasagne-vin chaud entre amis? L'hiver n'a rien à envier aux longues soirées d'été. L'hiver a les lumières et le réchauffement humain. L'hiver appelle à la convivialité. Et la Suède, c'est le pays de l'hiver. C'est le paradis. Mon paradis. 

Chalets de Glögg au marché de Noël de Stockholm.

Rien n'atteindra mon moral en ces périodes. Pas même mes chutes pour cause de sol glissant. Pas même mon apparence de bonhomme de neige lorsque j'arrive de l'extérieur après une matinée à neiger. Encore moins mes 20 minutes supplémentaires à marcher parce qu'on se déplace comme des pingouins. Sac cassé, pantalon trempé, fesses par terre plus souvent que pieds au sol. Tous ces petits désagréments ne sont que des anecdotes supplémentaires pour rire ensemble, autour d'un verre de vin chaud ou d'un chocolat. Tous ces désagréments ne font simplement que nous rappeler qu'on est des étudiants internationaux avec une chance inouïe de pouvoir faire l'expérience d'un hiver suédois. Parce que oui, quand la neige arrive, on voit la différence entre les suédois, et les non suédois. D'une part, par le type de chaussures utilisées. D'autre part, par la cadence de la marche, et enfin, par la capacité à faire du vélo. Les internationaux tombent, glissent, et se retrouvent à rire les fesses dans la neige. Les locaux observent, s'inquiètent, puis finissent par rire de nos situations comiques et incongrues, rappelant Bambi, sur la glace pour la première fois de sa vie.

Ps: Malgré cet élan d'optimisme et cet enthousiasme, mon coccyx (oui, j'ai regardé dans le dico pour savoir comment l'écrire) et mon poignet apprécient actuellement un peu moins la patinoire géante qu'est la ville. Alors Bambi se remet progressivement de ses chutes à répétition en appréciant une soirée de repos... et un chocolat chaud. 

lundi 18 novembre 2013

On dit que la neige dans le Nord, permet de garder un peu de lumière dans l'hiver obscure. Quand elle ne se présente pas, il vous suffit de trouver votre propre lumière, et de ne pas attendre pour être heureux. Comme on est chanceux ici, Noël est en plein hiver, une excuse pour sortir les guirlandes électriques.




Ces derniers jours dans l'Europe du Nord, on ressent que la période change. Alors que les décorations d'Halloween ont mis du temps à apparaître avant le 31 Octobre, on ressent, depuis le 12 novembre que Noël est proche. Si je critiquais toujours le fait qu'en France, on reçoive les catalogues de jouets dès la fin Octobre, ici, c'est en fait plutôt féérique de voir les villes illuminées, les magasins décorés, les offres promotionnelles et les jolis emballages cadeaux, quand on est née en novembre. Certains racontent que le Nord est connu pour Noël et tire tout son charme de ce moment magique qui nous refait tomber en enfance. Ils savent correctement tirer à profit cette popularité et la ville déjà plutôt jolie se transforme progressivement en palais du Père Noël géant. Si j'ai les moyens de me déplacer dans les alentours de Kiruna, cette belle du Nord qui n'a d'intérêt réel qu'en hiver selon les touristes, je vous assure que je me vêtirais d'une guirlande en guise d'écharpe. Mon Dieu que j'aime Noël. Ses senteurs de cannelle dans les rues d'Uppsala, la ville illuminée qui permet à la population de profiter des lumières multicolores alors que le soleil est déjà parti se coucher au milieu de l'après midi... Le décor s'installe progressivement, la patinoire extérieure et les pistes de ski artificielles, dans le plat suédois s'imposent petit à petit dans le paysage urbain. Les gants, les chaussettes et les écharpes sont là pour colorer les corps des habitants qui se plongent dans la tristesse, en manque de lumière. Maintenant, on attend la neige. Cette belle blanche qui vêtit la ville, les arbres et les rivières d'un grand manteau reflétant de la lumière dans l'obscurité du grand Nord. On nous dit que cet hiver sera froid. Alors on attend, se prépare et achète des bougies pour réchauffer sa chambre. 

En attendant d'avoir trop froid, on en profite pour vivre enfin, la croisière qu'on a réservée depuis le début de notre séjour. Direction Tallinn, Saint Pétersbourg et Helsinki. Cap sur les Baltes, la Russie occidentale et le pays du design et du Père Noël. Cap sur des pays dans lesquels on ne serait pas allé depuis la France. On monte dans le bateau, profite des soirées qui ne s'arrêtent jamais et puis on arrive dans des environnements complètement éblouissants qu'on n'aurait jamais pu rêver auparavant. Si Tallinn est petite et méconnue, elle est surtout pleine de vie, de charme et d'histoire. La plus nordique des Baltes, tout récemment membre de l'Union Monétaire européenne, a plus à offrir que n'importe quel autre endroit. Ne pas se fier à sa petite taille, ni à sa méconnaissance, la capitale Estonienne nous ramène au temps des chevaliers de par son architecture tout en nous offrant une modernité à couper le souffle dans sa manière de vivre. Une découverte fabuleuse de mélange de styles et d'époques, hébergeur d'un bar ou les cocktails sont servis dans des erlenmeyers et tubes à essais et où la barman est habillé tel un chimiste. Après avoir goûté la bière au miel, profité du weekend à l’estonienne et mangé du hareng servi comme à l'époque médiévale, on remonte dans le bateau et cap sur la Russie.









Après avoir patienté 2 bonnes heures à la douane pour avoir son petit tampon sur le passeport, on arrive enfin dans la ville la plus européenne de Russie. On vit un véritable choc culturel, dans le bon sens du terme, et réalise qu'on ne peut pas rester chez nous pendant les 60 prochaines années. La planète offre de telles merveilles à voir que même mon appareil photo en est resté bouche béate. Saint-Pétersbourg est un mélange des genres qui, pour une fille comme moi jamais sortie de l'Europe auparavant, est simplement bluffant dans sa logique. Si l'on trouve dans la même ville une cathédrale orthodoxe à la Russe (merveille du monde, allez la voir!), et une rue aux dimensions absolument parfaites qui nous rappelle le quadrillage en damier des Etats-Unis, on ne peut pas s'empêcher de penser que cette ville est tout ce qu'il y a de plus beau. Entre les cafés et restaurants très occidentalisés et victimes de la globalisation, et les folks shows à la russe dans des théâtres resplendissants, on ne sait plus ou donner de la tête. Si Saint-Pétersbourg est connu pour le nombre de palaces qu'elle offre à voir, on ne peut comprendre la légitimité de cette réputation qu'en franchissant les portes du palais d'Hiver. Une merveille à l'état pur, transformée en musée, légitiment classée 2è mondiale dans ses collections et sa variété. Après en avoir pris plein les yeux, testé les spécialités russes, essayé des chapkas, profiter de la ville qui ne dors jamais, s'être pris pour des VIP en limousine et croisé une centaine de matryoshkas, on retourne dans le bateau, et cap sur la capitale Finlandaise.






Discrète, remarquable, artistique et accueillante, Helsinki m'a époustouflée. Qu'elle soit entourée de ports et donne sur la mer Baltique ne la rende que plus magnifique, mais son style de vie, son architecture, sa population... J'ai du mal à expliquer ce qui m'a tant plus dans cette ville, qu'on visitait le jour de mes 21 ans. Bien que les températures soient loin d'être optimales, le soleil était au rendez vous et nous offrait à voir une ville plus belle que nature. Obsédés par le design et les fêtes de Noël, l'association des deux majeures culturelles nous proposent des statues habillées en rouge, des sapins décorés, des guirlandes lumineuses dans tous les coins de rues, toutes les enseignes de magasins et dans l'intégralité des restaurants. Helsinki la lumineuse, voilà comment j'ai envie de l'appeler. Malgré sa nuit précoce et son froid glaciale, la chaleur dégagée par ses habitants et sa culture nous donne envie d'y rester un peu plus longtemps, à déguster un chocolat chaud sur le toit d'un hôtel nous offrant une vue panoramique sur tout la ville. Helsinki, je reviendrais.



Après avoir eu la capacité de profiter de ces moments, après avoir commencé ses 21 ans en Russie, les continuer en Finlande et les achever quelque part, dans la mer Baltique en direction de Stockholm, on ne peut plus avoir de certitudes sur nos volontés, on ne peut plus attendre d'être heureux. Le bonheur se provoque et va se chercher. Savoir apprécier la beauté des lieux qu'on nous a offert à voir nous permet d'avoir un regard différent sur le monde. Il est inutile de supposer qu'on est au bon endroit, le mieux est de pouvoir aller le vérifier...

samedi 19 octobre 2013

La Gasque internationale. Ou l'étrange rencontre des traditions suédoises avec les étudiants internationaux.

Image de la pré-gasque, pour un aperçu de tenues. Ps: Mon appareil photo ne s'est malheureusement pas rendu à l'évènement.


Comme j'ai pu en parler auparavant, en Suède, ou du moins à Uppsala, très peu de choses sont improvisées. La plupart des soirées sont programmées longtemps en avance, les moments de digression sont planifiés telles les publicités pendant le superbowl. Il n'est donc pas étrange que parmi ce manque de spontanéité, il existe des milliers de traditions. J'ai déjà parlé du fika, des nations, je parlerais peut-être du Flogsta scream plus tard, mais ici, on va parler des gasques. Ne me demandez pas la signification exacte du mot je n'en ai pas la moindre idée. Ce que je peux en revanche tenter d'expliquer est qu'il s'agit d'une excuse pour boire beaucoup, danser pas mal, copuler fréquemment, rencontrer des gens, et surtout, s'habiller en tenue de cocktail. Parce qu'il est de ces coutumes en Suède, ou les étudiants, les adultes et toutes les personnes qui en sont en capacité se mettent sur leur 31 a de très nombreuses reprises.

D'ailleurs trouver des robes de soirées et des costumes en Suède est aussi simple que se de se procurer des jeans en France. Il est d'ailleurs plus simple de s'acheter des chaussures de soirée que des bottines. 
Les semaines avant les gasques se font d'ailleurs ressentir par cet amoncellement de paillettes et de talons dans les vitrines de Stora Torget.
En fait, c'est un peu comme pour le nouvel an en France. Sauf qu'il y a environ 5 à 6 gasques par semestre selon les nations.
Si j'ai loupé celle de bienvenue aux nouveaux étudiants (parce que les prix sont ridiculement élevés), je n'allais en revanche définitivement pas manquer la gasque internationale. Soit celle organisée par le comité étudiant, et non pas les nations, et ou seuls les étudiants internationaux sont conviés. D'ailleurs, il aurait été un peu compliqué de la manquer étant donné qu'on nous a sauté dessus le jour de notre arrivée en brandissant les tickets parce que, je cite "It's gonna be the biggest party of the semester, I swear, you don't want to miss it". Et il faut avouer qu'ils ont une audience plutôt réceptive. Quand on vient d'arriver dans un nouveau pays, qu'on a patienté des heures à l'aéroport puis parcouru la ville,  il y a des chances qu'on ai vraiment la volonté de s'amuser et de rencontrer des nouvelles personnes et des nouvelles coutumes. Dans le cas opposé on serait simplement resté sous la couette. Résultat on achète le ticket et on a trop hâte que cette soirée arrive pour rencontrer plein de gens ! Mais là surprise, la gasque est en fait le 18 Octobre, alors j'espère sincèrement que la plupart n'ont pas attendu cette date pour parler aux étudiants internationaux (qui sont entre parenthèses absolument fantastiques).
Résultat, ça paraissait tellement loin que beaucoup d'entre nous ont du vider l'intégralité de leurs sacs à main pour retrouver ce petit ticket vert. Une fois retrouvé on est enfin prêt; après 2 mois à rencontrer des gens et à parcourir la ville de nations en nations; à recevoir notre soirée de bienvenue.

Ce qui est super avec les suédois, c'est qu'ils ont tendance à sous-estimer les internationaux, ou, à sur-estimer les quantités d'alcool qu'ils proposent vraiment pendant ces soirées. Ainsi, après nous avoir recommandé de venir le ventre plein de nourriture et surtout vide de tout alcool depuis minimum 72heures, on a le droit à un petit verre de champagne pour la bienvenue. Heureusement, ce vendredi 18 octobre était également l'anniversaire d'un copain ce qui nous a permit de faire l'inverse des recommandations. Qui plus est, après deux mois, on parvient enfin à s'accoutumer aux soirées qui commencent à 17h30, et donc, à faire des before-soirées à partir de 16h (mais uniquement pour les grandes occasions).
L'idée était brillantissime étant donné la faculté des suédois à vérifier les invitations et les ID pendant 37 minutes chacun. Ainsi, ça nous a permis de survivre dans la queue immense, dans des températures plutôt frigorifiques (voire congélatiques).

Une fois à l'intérieur, il serait malhonnête de se dire que le jeu n'en valait pas la chandelle. Tous tes amis, et tous ceux qui seront bientôt tes amis sont absolument tous magnifiques, surtout quand on a eu l'habitude de les voir en jeans et converse. La salle est également plutôt chouette, et le vestiaire est gratuit (non, vous ne rêvez pas). Après avoir bu notre verre de champagne inclut dans le prix de la soirée (et subtilisé 2 ou 3 autres), il est l'heure de monter, trouver notre table. Parce que ce qui est rigolo, c'est qu'ils avaient vraiment pour objectif qu'on se rencontre, qu'on parle entre nous et qu'on ne reste pas coincé dans nos connaissances (si vous avez lu mon article précédent, vous savez donc que pour que les suédois se parlent, il faut soit les y forcer, soit les saouler. D'où les gasques, qui font les deux). Ainsi, chacun avait une place attitrée, entre deux personnes du sexe opposé, et en face du sexe opposé également.
Je pense d'ailleurs que les nations étudiantes se reconvertissent en site de rencontre à leurs heures perdues.

Comme c'était largement prévisible à cette période de l'année, à ma table, il y avait pas mal de personnes que j'avais déjà rencontré. Cependant, mes voisins, aussi charmants puissent-ils avoir été, m'étaient encore inconnus. Jusqu'à hier, cela va sans dire.
Ainsi, une fois assis, nous avions 3 heures à notre guise pour papoter, rire, s'encanailler, et écouter les nombreux discours et spectacles proposés sur l'estrade. L'autre partie importante des gasques, c'est le côté chanson. Régulièrement, on devait chanter des paroles en suédois, puis, boire un espèce de liquide étrange, très fort appelé Snaps. Ignoble, mais plutôt amusant. Et plutôt efficace pour nouer des contacts. Après le plat principal, les gens distants d'apparence se retrouvent à s'enlacer et tous s'aimer les uns les autres. Comme les étudiants internationaux sont plutôt sociables, je suppose que lors d'une gasque entre suédois, cette étape aura simplement permis à prononcer leur prénom à voix haute pour faire connaissance avec son joli voisin. Quelle perte de temps, vous me l'accorderez.

Lorsque pendant les gasques, on a le point de vue de la fille en couple, s'en est presque plus marrant. Déjà d'une parce que nos voisins s'en tirent les cheveux, et de deux, parce qu'observer les instincts animaux des Erasmus est devenu mon passe temps favori. Cependant, j'ai signé une charte invisible qui dit que ce qui se passe entre Erasmus devrait y rester, d'où la raison pour laquelle je vais faire une ellipse, et censurer une partie de la soirée.

La gasque internationale, c'est faire ce que Flogsta n'a pas réussi à faire par manque de place. C'est réunir dans la même pièce, 400 étudiants internationaux, ou presque, pour leur montrer comment oublier le froid suédois. Et pour dire la vérité, c'est plutôt efficace. Parce qu'à deux heures du matin, en sortant de V-DALA nation (j'aurais oublié dans quelle nation on était si je n'avais pas ce tatouage vert V-DALA incrusté sur mon poignet depuis hier); le sol était givré, les selles de vélo également, sans parler des cerveaux- mais les corps, eux étaient au chaud.
Quand à Uppsala, je pense qu'elle se souviendra de cette nuit, ou 400 amis cherchaient un endroit pour terminer la soirée...

dimanche 6 octobre 2013

Kanelbullar dagen.


Le fameux Kanelbullar. En fête cette semaine


Vendredi après midi, après une journée sans cours, ce qui est assez impressionnant, j'ai retrouvé mon ami Félix, qui est accessoirement un des seuls suédois qui prend plaisir à trainer avec des nationalités différentes. En l'occurrence moi. Alors qu'on devait aller prendre un fika dans un des cafés les plus cools de la ville, on est tombés sur cette affiche et cette réalité : On est le 4 Octobre, c'est la journée du bun à la cannelle (kanelbullar). Cette petite merveille n'est autre qu'une pâtisserie typiquement suédoise, à savoir composée intégralement de beurre, de sucre et de cannelle. Rien à voir avec notre très cher kouignamann cependant. Le résultat de cette journée est que tous les cafés de toute la ville proposent ces merveilles caloriques pour des prix bien plus raisonnables et l'intégralité d'Uppsala sentait la cannelle. Heureusement que je suis sortie, un peu plus je restais chez moi toute la journée à faire ma fainéante avant l'anniversaire de Kike, un ami espagnol le soir.

Qu'il s'agisse des odeurs ou simplement de nos humeurs, avec Félix, on en est venus à parler sur la sociabilité, et les coutumes sociales des différents pays. Globalement, j'ai parlé du cas français, et il m'a expliqué le cas suédois, qui est en soi, très difficile à comprendre. Si j'ai réussi à l'aborder le jour ou l'on s'est rencontré, l'alcool a joué pas mal en ma faveur visiblement pour ouvrir l'esprit curieux et social de mon interlocuteur (Apparemment mes yeux aussi, mais c'est un détail sur lequel je ne reviendrais pas forcément).
Il m'expliquait donc que les suédois ne vivent d'une part que très rarement en mixité. Lorsqu'ils se font des weekends la seule manière pour eux de vraiment se lâcher et s'amuser étant qu'il n'y ait aucune fille dans le coin. Sinon le côté séduction entre instinctivement en jeu et le côté fun disparaît. Il expliquait littéralement d'ailleurs, qu'avec les filles, la spontanéité n'est pas à l'ordre du jour. Les gestes sont programmés, les paroles aussi, et l'apparence physique parfaitement contrôlée.

 Parce que c'est ça le point clé, les suédois sont des êtres de contrôle. Accros au sport, ils ne laissent rien au hasard quand il s'agit de leur corps. Toujours bien habillés, bien maquillées pour les filles, on ne verra jamais une suédoise en gros jogging à l'université, ou aux courses un dimanche matin. Il y a les américaines pour ça, pas de panique. Même les tenues de sport sont sexys, mais pas trop, pour les filles, et viriles et sensuelles pour les hommes. Il doit être tellement épuisant de ne jamais se laisser aller ! Quand j'en ai fait part à Félix (après lui avoir répété des milliers de fois qu'il avait un nom de chat d'ailleurs) il m'a rassuré en me disant que c'était dans les moeurs et qu'après avoir toujours vécu de la sorte, ils n'avaient plus besoin de faire d'efforts.
 Pour eux, la classe est maître mot. Les suédois sont des as du contrôle de soi. C'est comme s'ils subissaient une lobotomie à la naissance.

D'ailleurs, je pense réellement que c'est ce qu'il se produit pour que jamais personne ne se rebelle sur les restrictions absurdes imposées par le gouvernement: l'alcool est prohibé absolument partout sauf au domicile, mais les prix sont abusivement élevés de toute manière alors l'ébriété aussi est contrôlée. Fumer dans la rue est presque interdit également parce qu'il faut impérativement être à plus de 20m de n'importe quelle entrée de propriété ou lieu public. Les taxes imposées aux travailleurs sont ridiculement élevées. Bon, apparemment les salaires aussi. Les prix défient toute concurrence: aucun pays, à part la Norvège peut-être n'est aussi cher dans TOUS les domaines de vie quotidienne: loyers, courses, sorties, shopping, électricité. Et les suédois acceptent ça parce qu'ils sont absurdement patriotiques. Évidement, faire remarquer cela en tant que française, j'aurais du m'en douter, ne peut que me retomber dessus parce qu'on prétend être un état providence mais on ne fait que renforcer les inégalités. Et comme il n'existe pas de solutions durables pour notre pays, les gens se plaignent sans arrêt et brûlent des voitures.
C'est, sur que j'aurais mieux fait de me taire.
J'ai simplement répondu qu'à Uppsala, on ne risquait pas de brûler de voitures, étant donné que tout le monde se déplace en vélo.

CQFD: Un parking suédois. Mon vélo est d'ailleurs le plus cool.

Mais cette manie de vouloir toujours tout contrôler a des limites. Elles s'appellent les imprévus. Parce que oui, face au changement et aux affects sentimentaux et psychologiques, ils se retrouvent comme des enfants un peu perdus et appelant leur maman. Félix me racontait qu'une copine à lui avait un rencard l'autre jour et qu'elle paniquait à l'idée de ne pas savoir quoi dire. Ils s'étaient rencontrés à une soirée alcoolisée. Parce que l'alcool est la seule solution pour qu'ils baissent la garde. Au lieu de suggérer de laisser aller, et d'être simplement naturel, la seule suggestion envisageable était de boire un shot de vodka avant le rendez-vous. Ce qui est quand même dommage. L'ennui c'est que c'est comme ça à chaque instant. Les suédois, si on les rencontre en soirée vont paraître adorables, mais le lendemain simplement t'ignorer parce qu'ils n'ont aucune idée de comment se comporter avec des étrangers, ou presque.
Comme j'aime les challenges, j'ai cependant décidé d'apprivoiser le suédois. C'est vachement drôle, mais on a besoin de patience, beaucoup de patience. J'ai réussi avec quelques uns quand même, ne soyons pas négatifs.
Jeudi dernier par exemple, on était invités des amis et moi à un repas suédois dans une maison. Oui, j'ai bien dis une maison. Première fois que je viens dans un logement de plus de 20m2 depuis que je suis là. Après avoir mangé des chips diététiques et bu du blueberry juice on a même eu le droit au typique suédois: le jaccuzzi. Dommage qu'il ne neigeait pas encore, parce que quand il fait vraiment très froid dehors c'est encore plus formidable.


Sinon, j'apprécie toujours mon voyage ici. Je rencontre toujours autant de personnes du monde entier et s'incruster partout est d'une simplicité monstrueuse. Comme on est énormément d'étudiants internationaux, il y a plus ou moins des anniversaires toutes les semaines. Vendredi, c'était une soirée Espagnole. Ce qui est plutôt chouette parce que pour une fois, on ne commence pas à 18h. Enfin si, mais on a eu l'occasion de faire une pré soirée, avec Félix qui a voulu me montrer la manière dont ils se décoinçaient. Plutôt efficace. Un peu moins si on avait prévu de faire quelque chose le lendemain.
J'ai également appris à danser à mon amie Libby, ce qui est assez étrange étant donné mon propre niveau. Mais c'est plutôt marrant de se sentir douée 5 minutes. Je me suis réhabituée à parler anglais, parce qu'avec la semaine dernière et mon amie Flavie, à part faire google translation, mon anglais n'avait pas tellement progressé. Enfin, j'ai voulu souhaiter un joyeux anniversaire en Espagnol, j'ai parlé suédois.

A bientôt, pour de nouvelles aventures !

dimanche 15 septembre 2013

Des croissants à la canelle.

               

                  


 Je ne sais pas si c'est l'air du Nord qui fait ça, ou l'envie de découvrir l'intégralité des choses qui se cachent sous ce nouveau pays. Mais ici, je n'ai la flemme de rien. J'aime me perdre, marcher, faire du vélo. J'aime me dire que cette boutique géniale est à 30 minutes à pied et qu'on peut aussi aller à Ikea en vélo au lieu de prendre le bus. J'adore l'idée qu'on va marcher pendant des heures dans la neige, et l'idée que demain il fera peut-être 30 degrés de moins. J'aime bien qu'on me répète sans arrêt de profiter de l'extérieur pour l'instant parce que, je cite "Winter is coming". On se croirait dans un épisode de Game of Thrones.
J'ai d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi l'hiver paraît être un tel fléau ici. J'aime le froid et encore plus quand il est représenté par des bonnets, des joues toutes rouges, de la neige et des patinoires extérieures.
Alors pour moi rien n'est plus chouette que de sortir et découvrir tout ce que la Suède, à à nous offrir.
Pour l'instant, début de l'automne, je ne suis pas sure que ça pourrait être plus joli. Avec ses 1700 arbres par habitant en moyenne, le pays est recouvert de feuilles de toutes les couleurs, et le coucher du soleil représente le moment le plus magnifique de la journée. Le mélange de couleurs nous ferait croire au paradis, à un monde ou le gris n'existe pas. Même les maisons sont roses, vertes, jaunes, oranges. Le château d'Uppsala domine la ville sur sa colline et est construit de pierres roses vives comme pour donner confiance à quiconque s'en approche. Comment ne pas croire à un conte de fées quand le château est rose ? Je me demande et je n'ai toujours pas réussi à répondre à cette question.


 Sur les bords de la rivière, on peut voir les accros à la lumière, qui prennent les derniers bains de soleil de la saison. Sinon, les canards et oiseaux ont élu domicile sur les quais.
En journée, les terrasses sont encore pleines, on reconnaît les suédois parce qu'ils portent robes d'été/bermuda et vêtements de vacances même par 15 degrés. Les internationaux sont un peu plus réticents et on commence à voir les gilets et écharpes pointer le bout de leur nez aux alentours de 18heures.
Le soir, les terrasses aussi sont pleines, tant qu'il ne pleut pas les gens sont dehors, sans arrêt. Les plaids commencent petit à petit à investir les chaises.
En septembre à Uppsala, il y a le samedi de la culture. Des tas de concerts, expositions, animations et stands de bonbons, biscuits et chocolats investissent les rues et les jardins de la ville. L'intégralité de la population est dehors. Pour la première fois, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de familles, et pas uniquement des étudiants. La ville a revêtit son plus beau costume pour l'occasion et on pouvait même faire des tours de radeau géant sur la rivière.
A Uppsala, et probablement en Suède tout court, les gens sont accros au sucre, aux pâtisseries et à toutes ces petites douceurs. Il existe des spécialités d'ici bien sur, et des variantes selon les cafés boulangeries, mais le plus drôle c'est qu'ils ont deux ingrédients favoris : la vanille et la cannelle. Si bien que même lorsqu'on veut acheter un simple croissant, il y a des traces de cannelle dedans. Et on y devient vite accro d'ailleurs.

 Quoi qu'il en soit mes moments ici sont vraiment chouettes, si je devais dire un mot c'est awesome. On trouve tous les jours des choses à faire et on a une culture internationale si bien qu'on découvre quotidiennement des habitudes, repas, danses et jeux. Et je vais partir à Saint Pétersbourg pour mon anniversaire. Ce qui est vraiment génial parce que j'ai toujours voulu voir cette ville.





mardi 3 septembre 2013

Vis ma vie d'expatriée.


Welcome tu Uppsala.
Etre expat', c'est bien. Etre Erasmus c'est mieux. Et si en plus t'es à Uppsala alors t'as tout gagné. Le seul conseil utile que je puisse donner pour bien commencer c'est: économiser avant de venir. Ou gagner au loto. C'est encore mieux. Parce qu'à vrai dire ici, c'est le contraire de Zlatan. A chaque respiration tu as déjà dépensé 10 euros. Ou devrais-je dire 88kr...

Donc voilà, ça va faire maintenant bientôt deux semaines qu'un avion à réaction m'a déposé dans ce tout nouveau pays ou je ne comprends ni la langue, ni la monnaie. Et mes premières réactions sont unanimes : merci papa et maman de m'avoir mise au monde pour qu'un jour je vive cette aventure. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays, mais ici, être un étudiant international c'est le pied. On n'a pas beaucoup de cours et ils essaient de nous mettre les plus intéressants, on sort, on bouge, on visite et on voyage. J'ai l'impression d'être ici depuis des semaines et des semaines tellement j'ai rencontré de gens et fait de choses depuis que je suis arrivée.
A Uppsala, l'étudiant est roi. On croirait que l'intégralité de la ville n'est que l'Université. Il y a des bâtiments partout, et pas des moches en plus. Et les nations (comprenez associations étudiantes qui servent un peu de deuxième maison aux étudiants suédois) ont élu domicile un peu partout dans le centre ville et autour de l'Université. Et heureusement ! Parce qu'ici, sans les nations étudiantes qui proposent des tarifs préférentiels pour leurs bars et restaurants, si tu veux t'acheter du vin, tu peux hypothéquer ta maison. D'ailleurs, si tu tu dis que ça couteras moins cher d'acheter directement une bouteille au super marché (comme il est logique de penser quand on habite en France), c'est faux ! Parce que l'alcool ici ne s'achète que dans des magasins spécialisés ouverts aussi à des heures spécialisées, tellement qu'il faut planifier nos soirées 4 mois à l'avance (j'exagère un peu quand même). D'ailleurs même le mot de cet endroit est effrayant et donne envie de s'enfuir en courant : system bolaget.
Le paradoxe de l'histoire, c'est qu'à cause du froid qui règne ici dès le mois de septembre, les suédois ont très envie de boire (beaucoup) pendant les weeks ends (et parfois la semaine aussi). Alors je pense sérieusement qu'ici, il existe des prêts étudiants pour le droit à l'alcoolisme. Parce que ce sérieux problème existe dans toute la Suède, et les nations étudiantes, elles, ne sont qu'à Uppsala.
Passé ce petit coté différent, et parfois, embarrassant, tout ici est fantastique. Les bâtiments sont roses, les gens se déplacent en vélo et se déguisent au début de l'année parce qu'ils sont contents de retourner à l'Université (oui, c'est un autre monde, j'ai prévenu). Les nations organisent des soirées et des activités absolument tout le temps, et quand on est Erasmus (et française aussi), on est le roi du pétrole.
Je m'explique.
Alors que le suédois est une langue parlé par une multitude de personnes, qu'est UNIQUEMENT le peuple suédois, c'est à dire environ 1/1000 de la population mondiale (heureusement d'ailleurs, j'y reviendrais). Si on est Erasmus, française, qu'on parle anglais plutôt pas trop mal, qu'on mange correctement (la majorité des étudiants étrangers sont américains, autant dire qu'il est simple d'être distingué à table à côté...), et qu'on essaie de parler suédois à nos heures perdues, on peut parvenir à décrocher un sourire d'un suédois sobre (et ce n'est pas peu dire).
Des fois dans les nations, il y a des "happy hours" et alors on peut même boire du vin !


Pour résumer un peu ma semaine, elle était ponctuée de "Hi, I'm Noémie, nice to meet you", "Where are you from" et "Cheers". J'ai également voulu faire les courses dans un pays au langage complexe, j'ai acheté des choses parfois un peu étranges. Comme du lait, au goût sucré, et à la texture épaisse, du jus d'orange dont on aurait cru qu'ils avaient renversé 35 kilos de sucre à l'intérieur et du jambon qui n'est pas du jambon. Le phénomène étrange également dans les magasins, est qu'il n'existe presque pas de légumes en conserves, ou du légumes tout court. Mais par contre, c'est le paradis de la biscotte et du wasa. Pour trouver du pain, c'est possible, mais il  faut faire une deuxième hypothèque. Heureusement pour moi, les suédois aussi mangent des pâtes alors j'ai fini par trouver mon bonheur.
En Suède également, il existe une tradition intéressante. Elle s'appelle fika. C'est à dire l'heure du café-gâteau. Il s'agit de s'asseoir dans un des très nombreux cafés de la ville, avec des amis et de manger du gâteau (lequel n'a que très peu d'importance) en buvant du café/thé/chocolat. Si vous cherchez un suédois passé 15h30, il est forcément dans un de ces petits coins de paradis. Parce que oui, pour être honnête, je crois que c'est également devenu ma passion. Les gâteaux sont magnifiques, délicieux, et probablement très caloriques mais on s'en fiche. Et les cafés sont toujours également splendides. La seule chose injuste dans les fika, c'est que les suédoises s'en empiffrent et continuent malgré tout à être foutues comme des déesses (d'où l'importance de leur nombre réduit).

Fika ? J'espère que je vous ai convaincus...


Pour parler logement un peu, ici j'habite à 5 minutes en vélo de la nation que j'ai rejointe (Värmlands), 7 minutes du centre ville, et 1 minute 30 du bâtiment de l'Université dans lequel j'ai mes cours. Ce qui est assez chouette en fait. D'ailleurs les suédois sont jaloux parce que pour eux, pour habiter là, ils doivent faire la queue (virtuellement, heureusement) pendant un an ou deux. Encore un avantage d'être Erasmus. Sinon, pour parler de la chambre que j'occupe en tant que telle, je crois que cela importe peu tant qu'on est bien situé. Mais je vais quand même faire un petit aparté: Je vis dans ce qu'on appelle un corridor. C'est à dire en fait que je partage la cuisine et la douche avec 4 autres personnes. C'est un peu comme une maison en fait. Et pour avoir vécu en cité universitaire en France, je pense que le Crous devrait venir faire un tour chez nos amis suédois. Parce qu'ici, on n'a pas une cuisine toute nulle avec rien du tout. Non, elle est entièrement équipée, et on a même un congélateur. L'intégralité des meubles et des ustensiles provenant bien évidemment de chez Ikea.

A vrai dire à Ikea ils font aussi des peluches trop mignonnes.

Ici, la cuisine locale est un peu de tous les pays de la Terre. Mais si l'on devait trouver 5 ingrédients principaux je dirais qu'il s'agit des pommes de terre, du poisson, de la bière, des boulettes de viande et de la confiture de myrtille (qu'ils mélangent avec la purée et les boulettes de viande, sinon c'est pas drôle). La bière est à peu près la seule boisson "alcoolisée" accessible en magasin et pour le portefeuille. Autant vous dire que les suédois vont beaucoup aux toilettes.

Pour ce qui est de mon propre séjour, j'ai rencontré des gens vraiment très sympas. Et à vrai dire ici, on rencontre des gens sans arrêt. Mais je passe la majorité de mon temps avec un italien, une américaine, une hollandaise, un brésilien, un français, un anglais et une canadienne. Et puis j'ai rencontré récemment un finlandais et un suédois qui veulent me prouver qu'il n'y a pas que les français qui s'y connaissent un minimum en vin. J'ai rendez-vous ce soir, ça s'annonce amusant (affaire à suivre, mais je suis très dubitative...). Sinon, exceptées nos fêtes très fréquentes, notamment dans la plus grande résidence universitaire de la ville nommée Flogsta, on a visité Stockholm et programmé un séjour en Russie, Finlande et Laponie. Affaire à suivre également...

Parmi tous mes copains, il n'y a pas à dire, le croco qui parle est vraiment le plus cool.

Quoi qu'il en soit, je m'amuse beaucoup ici, on se croirait vraiment dans un autre monde. La réalité est loin derrière nous. On parle un peu toutes les langues de la terre aussi, mais je pense avoir un peu progressé en anglais. Hier, j'ai même regardé un film sans les sous-titres et j'ai tout compris. Pour ce qui est des cours. Je comprends correctement tout également. Le seul ennui est l'accent parfois très prononcé des professeurs venant d'une région très nordique. Mille excuses d'avance si mon accent quant à lui est plus mauvais qu'à mon départ.


Pour finir quelques photos de Stockholm, au cas ou vous ne seriez pas encore convaincus pour venir me voir dans le coin.




A bientôt !

mercredi 21 août 2013

Henry James disait, "Il est temps de vivre la vie que tu t'es imaginée".



Je me souviens du jeudi 27 février, ou en rentrant de vacances en Allemagne avec mon amoureux, j'ai reçu le papier que j'attendais : un certificat d'acceptation à poursuivre mon master 1 en Suède. Après les joies des premiers temps, les premières petites préoccupations, les réunions d'information, les échanges de mails et de paperasse à n'en plus finir, les comparaisons de prix de vols, le départ était fixé. Le vendredi 23 août 2013, à 11h20, mon avion s'envolera vers la Scandinavie pour ne revenir qu'en 2014.

Il existe un moment dans une vie ou l'on se rend compte qu'aussi heureuse soit-on ici, on ressent le besoin de bouger, de visiter d'autres lieux, de vivre des expériences hors du commun et de se surpasser. On se dit qu'il est temps d'apporter du compliqué dans une vie trop réglée. Fac-potes-amoureux-hand-famille. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. On est entouré, on ne s'ennuie pas, on aime les autres, et ce qu'on fait. Mais il manque quelque chose. Alors on réalise un dossier béton pour prendre la place d'une centaine d'autres personnes potentiellement éligibles pour partir en Erasmus en Suède, et ça fonctionne.
L'ennui est que le dossier et le temps de préparation se comptant en mois, voire 1 année, on a grandement le temps de se préparer, de s'imaginer et de briefer les gens. On a largement le temps de faire ses valises, de savoir le poids autorisé, de faire un passeport, choisir un logement. On a le temps d'acheter des pulls, des écharpes, de changer la monnaie. On a le temps de partir en vacances surtout, et de profiter du magnifique été que la France nous offre l'année de notre départ. Parce que soyons honnêtes, cette année, le soleil brille, et les barbecues, c'est pas en Suède que je pourrais en faire. Résultat, tout ce dont on a le temps de se préoccuper sans stresser a tendance à se retrouver au bout de la liste des priorités grâce à notre super copine Procrastination.
Tout ça pour dire que j'ai bien profité de mes copains, bien fait la fête, mais que j'ai du courir m'occuper de tous les éléments indispensables à mon départ cette semaine. Ma valise quand à elle (ou devrais-je dire mes valises) attendent impatiemment d'être fermées.

C'est amusant de se dire qu'on s'est toujours imaginé partir vivre à l'étranger, pendant une période (in)déterminée. On a la bougeotte et l'envie de voir ailleurs. L'appareil photo qui nous démange et les yeux assoiffés de nouveauté. Manque de bol en plus pour les parents et les amoureux, on est plutôt doués en langues étrangères, et souffrants d’hyper-sociabilité. Ainsi, ce qui aurait pu être un frein à notre départ devient finalement un atout supplémentaire. Alors ça y est, le jour est presque arrivé, je m'en vais. En Scandinavie, dans le pays des Rennes et des traineaux. Dans le pays du poisson et des saunas. Dans le pays de la neige et des grands blonds. Dans le pays qui m'attend.
Malgré le fait que ce départ était quelque part inévitable, j'ai tellement voulu profiter de mon été, de mes amis et de mon copain, que je suis presque triste de partir après demain. Si je ne réaliserais pas vraiment avant d'avoir les fesses dans l'avion, parfois, j'ai peur de penser qu'à mon retour, rien ne sera plus comme avant. Cette pensée vient en altercation avec le fait que cette aventure va être extraordinaire et qu'à mon retour, tout le monde sera content de me revoir, encore plus que quand ils avaient l'habitude de me croiser quotidiennement. Alors on va conserver la dernière idée en tête et partir le sourire au lèvres. En plus, j'ai développé plein de photos que je pourrais accrocher sur le drapeau breton que mes copains m'ont offert.
Et puis, il paraît que skype, c'est suédois, alors ça fait une excuse de plus pour rester en contact.
J'ai déjà hâte de découvrir ce pays, ses habitants, de vivre la vie Erasmus et de raconter tout ça à ceux qui restent ici. J'ai déjà hâte de courir dans la neige, d'apprendre le suédois, de vivre la nuit.
Bon cependant, entre temps, il y a le trajet. Et si l'avion ne m'inquiètes pas plus que ça, cependant, je suis en train de boucler mes valises et je crois qu'il aurait fallu me greffer un 3e bras. J'ai plus qu'à espérer qu'une âme charitable vienne m'aider...

Bon voilà, j'ai plus qu'à attendre mon avion de vendredi. Le nouvel objectif est de faire en sorte de ne pas trouver mes 2 derniers jours nuls.
Je vais essayer de publier des articles fréquemment sur ce blog. Pour faire partager des anecdotes, et des différences franco/suédoises.

A très vite !

mardi 2 juillet 2013

Et si la réponse était « Je ne sais pas » ?




Quand on commence à grandir et que les années d’études s’enchaînent, on obtient les diplômes et certificats les uns après les autres. On enchaîne les stages pour se professionnaliser. Sans qu’ils n’aient de véritable rapport les uns avec les autres. On découvre, on prend son temps. Jusqu’à ce qu’on nous fasse comprendre que le temps court plus vite que quiconque n’en aura jamais la possibilité (même avec des chaussures magiques).

Et puis on commence au fur et à mesure des années à devenir la source principale de questionnement des membres de sa famille, notamment dans les générations nous précédant. Qu’il s’agisse de véritables curiosités ou de prétendu intéressement – plus par perte du fil et recherche d’un sujet de conversation – en repas de famille et en grands regroupements, on devient l’assaut des oncles et tantes. Les félicitations, les sourires béats et les regards interrogateurs vont ainsi devenir notre repas pendant une bonne vingtaine de minutes. Si ces discours et questions peuvent être flatteurs, ils n’en sont pas moins perturbateurs. En venant de valider une licence d’information-communication, en ayant effectué plusieurs stages et petits emplois dans le milieu, on a bien sur une idée du métier qu’on veut exercer plus tard. Mais ce plus tard reste dans ma tête, vraiment plus tard. C'est-à-dire qu’aussi concluantes nos années d’études puissent-elles avoir été, on n’arrive pas vraiment à s’imaginer déjà fixés dans notre emploi. Personnellement, je suis aujourd’hui incapable de répondre à la question « Et alors, toutes ces études, c’est pour faire quoi plus tard en fait? » sans être floue, vague, et essayer de faire comprendre des choses incompréhensibles même dans ma tête. Oui je veux avoir un poste à responsabilité. Oui je veux agir dans le cadre de l’information et de la circulation des idées, idéaux et imaginaires. Oui je veux écrire, discuter, bouger. Mais à ce stade de notre vie et de nos études, on n’a pas d’idées précises de l’entreprise dans laquelle on veut travailler, ni même de l’intitulé exact de notre emploi idéal. Et quand bien même on aurait une idée de notre job de rêve, la plupart du temps, ce dernier n’existe pas.

Allez expliquer à des personnes qui sont admiratives de votre parcours, qui n’en reviennent pas de toutes ces lignes dans la catégorie « formation » de votre CV que la réponse à toutes leurs questions est simplement « Je ne sais pas ! » (Ou un gros pouet d’ignorance, pour être plus juste). La question est peut être purement générationnelle, ou c’est assez nouveau d’avancer sans avoir de but précis. On avance, on teste et on verra bien. C’est plutôt ma manière de fonctionner. La filière que j’ai choisie est peut être trop vaste pour se fixer rapidement. Ou bien est-ce moi qui ai des difficultés à me fixer.
En information-communication on nous apprend à être attentifs, à étudier notre environnement. On nous apprend à avoir l’œil et on nous donne goût aux médias et à toutes les nouvelles technologies. On goute à l’évolution, on est plongés au cœur du progrès. On nous impose une ouverture sur le monde et ce qui s’y passe, à avoir une approche stratégique des phénomènes sociaux pour parvenir à les faire comprendre, à les faire accepter. Le problème en est qu’on nous amène à aimer la pluridisciplinarité et la polyvalence. On a envie de tout voir, de tout faire, de tout apprendre sans qu’on nous en donne le temps. Une licence en trois ans, c’est bien trop court pour savoir quel domaine de ces études nous captive plus que les autres. Pour savoir par quel artifice on va parvenir à tout comprendre, et à tout vouloir maîtriser. En information-communication on y rentre avec un but précis à l’origine. Et puis l’initiation portant ses fruits, on veut prolonger, poursuivre, continuer à découvrir et apprendre pendant longtemps encore.
Mon métier de rêve ? Découvrir. Voyager. Comprendre. Expliquer. Améliorer. Partager. Communiquer. Une seule formation professionnalisante est à la fois trop et trop peu. Comment choisir, et comment parvenir à développer toutes les compétences nécessaires à une présence sans interruption dans le monde qui nous entoure ?

Quoi qu’il en soit, à l’instant où l’on est censé choisir une spécialisation, un master, j’ai préféré fuir et découvrir les études dans un autre pays. Une année, ou presque de répit, pendant laquelle je vais pouvoir approfondir mes connaissances dans tous les sens du terme. Et lorsqu’on me demande le but exact de ce séjour de longue durée, je n’ai qu’une réponse en tête : Erasmus. Merci à ce programme de tout dire par lui-même. Une pause, linguistique, une découverte, une ouverture internationale et surtout une excellente opportunité pour les rencontres, les voyages et une expérience enrichissante au cœur des études. Alors le 23 août, direction l’aéroport pour mon séjour dans les terres suédoises.

Et si on vous demande ce que je fais après, répondez-leur « on verra ». 



lundi 6 mai 2013

And someday, the whole world turned into a huge couch potatoe.

L'humain, où la capacité d'autodestruction plus forte que l'envie.
 La science disaient-ils. L'évolution de l'espèce humaine, l'apogée de ses possibilités. 
Les années 2100 ne sont en fait qu'un cercle d'improbabilités, de paradoxes, d'inutilités, de merdes. 
A l'heure ou le monde produit plus de savoir qu'il n'en a jamais créé, on utilise nos cerveaux pour ne plus s'en servir ensuite. Réfléchir une fois pour en faire le moins possible ensuite. 
Le résultat me paraît évident et saute aux yeux. Les seules calories perdues de la journées deviennent celles du clic incessant d'une souris qui à la base n'en voulait pas tant. Les efforts se perdent, les suées ne sont que graisses dégoulinantes, le sport n'est qu'un mythe, on dit qu'on s'y mettra, mais pas demain, demain il y a la saison 79 de How I met Your Mother.
Et alors on vit dans cette hypocrisie. Celle qui nous fait feuilleter des magazines, depuis notre lit, un magnum à la main. Ces magazines nous renvoient celle qu'on voudrait être, ceux qui font rêver. Et à côté de cela, on réfléchit à comment on pourrait se débrouiller pour manger une autre glace sans se déplacer de son lit. 
Les problèmes d'aujourd'hui sont la flemme, le surmenage psychologique, et les facilités. Des fléaux. On peux parvenir à survivre et subvenir à nos besoins sans mettre le nez dehors de la journée. 
Les téléconférences à la place des voyages.
Le téléphone à la place du déplacement,
L'email à la place du courrier,
L'ordinateur à la place de tout.
Le smartphone à la place des mots croisés.
Même les courses et le shopping peuvent être réalisés depuis son lit maintenant. Et progressivement, le monde entier se transforme en masse immonde de la flemme. Comme purs produits de consommation des pizzas à emporter, des 250 chaînes de Junk télévision et de la vodka aussi.
Petit à petit nos doigts s'incrustent dans l'ordinateur, nos cerveaux fondent de par trop de troubles mentaux, nos muscles n'existent plus. 
On a même la flemme de faire l'amour. La nouvelle mode est dorénavant la grève du sexe. Si les motivations sont autres que la flemme, la société se désagrège au fur et à mesure que les années passent. 
Les chargés de communication qui me sont si chers ne deviennent que des esclaves technologiques, les journalistes assis à leur bureau, pour la plupart. Et pourquoi ? Parce qu'on ne nous permet plus de mouvements. 
Une société de patates écrasées, littéralement. Des patates. Sans germes, parce que les idées se meurent. Les programmes poubelles, les applications attrape-couillon, les canapés. Uniquement des risques de perte de soi, de décrochage, d'oubli. De lassitude, d'abandon. Les volontés sont annihilées par les fainéantises des proches. Les motivations brimées. On devient l'ombre de nous même, on ravale sentiments et toute expression. On se tue à vouloir, sans pouvoir. On tente de s'en sortir, mais on est coincés comme dans un mauvais remix du Truman Show. 
Nous sommes les sans-avenir, les bons à rien. Ceux à qui on a supprimé l'ambition, les rêves et la foi en soi. Ce, depuis que les machines font mieux que l'homme. Ce depuis que le réchauffement climatique empêche de courir dehors. Ce, depuis que l'eau est plus chère que le soda. Ce depuis qu'on dépense la vie de certain en jets privés et piscines individuelles. Depuis qu'on a dépassé 2100. Depuis que les bébés naissent un smartphone à la main, et un Big mac dans l'autre. Il y a à peine 100 ans on disait que la vie valait la peine d'être vécue, que les entraves au bonheur étaient déchirées à chaque pâquerette cueillie, à chaque océan visité. A chaque ballon frappé. 
Mais depuis les côtes bretonnes sont envahies d'algues vertes nocives, la Méditerranée est une poubelle, les Pays Bas et le Bangladesh sont sous l'eau. Les îles autrefois paradisiaques aussi. Et tout ça parce que nos ancêtres n'ont pensé qu'à leur gueule. 
Les années 2100, c'est la loose. Le Père Noël est mort, et tous les rêves aussi...

Alors, en attendant, ouvre les yeux, la fenêtre. Prend ton vélo et courre dans les champs. Tape dans un ballon aussi fort que tu le peux et va te baigner en Bretagne. Roules toi sous la neige et cueille les fleurs des champs. Bouge toi, vis. Parce que la vie ne sera jamais aussi belle qu'elle ne l'est maintenant. Il est trop tard pour espérer. 





Il est temps de vivre ta vie. Et si tu penses que le bonheur est derrière ce mur alors franchi le.