lundi 20 janvier 2014

"Deux mille quatorze" ne rime avec rien du tout. Elle aurait du s'appeler "deux mille quatorzie", au moins, ça aurait rimé avec vomi.


C'est en voyant ça que 2013 me manque déjà

 Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas aller en cours. Puis j'ai changé d'avis. Et ensuite j'ai loupé mon bus et eu la flemme d'arriver en retard alors j'ai re-décidé de ne pas aller en cours.

En retournant dans ma chambre de cité U, j'ai décidé de consacrer mon après-midi à travailler. Puis j'ai lancé en chargement un épisode de Grey's Anatomy.
En partant en Erasmus, j'étais convaincue qu'en revenant, je n'irais pas à Rennes 2 de toute manière. J'étais inscrite mais c'était pour la forme. Pleine de projets, j'allais réviser mes concours, me motiver et rentrer dans de grandes écoles. J'étais partie du principe que mon avenir serait tracé par ma motivation.
Hier, mon copain m'a dit que j'étais douée, et que j'y arriverais. Aujourd'hui, je n'arrive pas à m'y mettre et je procrastines. Puis je fais des traductions, surfes sur des sites et me déculpabilises. Je songe ensuite que ce n'est pas assez, et me démotive de nouveau.

Des tas d'amis ont des projets tracés et commencent progressivement à dessiner leur vie professionnelle. Moi un jour sur deux, je change d'avis sur ces projets. Je sais ce que je n'aime pas, je sais ce qui me grise. Je trouve des masters qui m'enchantent et me motivent. Alors je postule, attends les dates d'inscription et croise les doigts que mon dossier soit retenu. En attendant, je dois rédiger un mémoire sur un sujet loin d'être enthousiasmant. Alors je me lasse, j'abandonne et je commence autre chose. Et quand je songe que l'an prochain je devrais rédiger de nouveau ces 100 pages, je me prends à rêver de sujets intéressants, et flute, je suis en train de faire la sieste.

Le retour d'Erasmus est compliqué.
Déjà d'une, parce qu'à l'oral, je ne sais pas raconter. Je suis nulle pour répondre aux questions "Alors, la Suède?", ou "Et maintenant, tu fais quoi?". Ensuite, parce que les seules conclusions que j'ai pu tirer de ce voyage est que j'aurais du faire des études de langue. Non pas que les médias ne m'intéressent plus loin de là. Mais la traduction est devenue comme un jeu, un passe temps. Et que lire les médias et rédiger des essais en anglais est la seule chose qui ne me pousse pas à procrastiner. Quand je cherche des masters, les seuls qui m'intéressent sont ouverts aux licences de langue et le diplôme me manque.
Ensuite, on me demande si je ne suis pas trop triste d'être rentrée. Encore une fois, impossible de fournir une réponse claire étant donnée que mes sentiments sont extrêmement mitigés et qu'ils dépendent des minutes. Au fur et à mesure que j'écris cet article, mon positionnement quant à mon retour en France a changé 7 fois.
D'un côté, je suis super triste. Parce que quand on attend de partir vivre une expérience à l'étranger pendant plusieurs mois, on ne s'attend pas à ce qu'elle passe si vite.
D'un autre côté, et comme je m'évertue à dire à mes proches, je ne quittais pas la France pour fuir quoi que ce soit, mais pour découvrir, pour ouvrir les yeux et mon esprit. Pour expérimenter les cultures scandinaves et apprendre, ou m'initier à de nouveaux langages et dialectes. Et c'est chose faite. S'il est difficile de retourner aux sources et de voir que rien n'a changé, il est également bon se sentir chez soi de nouveau.
De plus, j'ai retrouvé mes amis, les personnes que rien ne m'a poussé à aimer: ni la présence pour une période réduite dans un pays aléatoire, ni la colocation forcée, ni même les batailles de boule de neige. Je profite à nouveau de mon amoureux, ma famille, et mon ami Quentin Le Goff (je lui avais promis une dédicace, on va négocier ce que j'ai gagné).
Cependant, il m'est impossible de reprendre le hand, ce qui va me pousser incessamment sous peu à tuer quelqu'un (peut-être Quentin, on ne sait jamais ;)) et mon master, après m'avoir paru plus intéressant que prévu, finit en fait par m'ennuyer.
Un peu agité.



Résultat des courses, vous êtes autant perdus que moi parce que le dernier paragraphe était loin d'être clair. Ainsi est résumée la situation de mon cerveau à l'heure actuelle:







Ce qui est également compliqué dans mon retour à la réalité, à ma réalité, c'est que la situation française en ce moment est absurde, nulle de sens, et pathétique. Ce qui ne m'aide pas vraiment à trouver un équilibre et une motivation de sédentarisation.
On se retrouve en effet face à des problèmes économiques sérieux, à une baisse de compétitivité au niveau de l'employabilité des français, au niveau de la qualité et fiabilité des entreprises. On fait face à des soucis sociaux à prendre au sérieux ainsi qu'à des impasses culturelles et mentales influencées par la montée en puissance de courants de pensées que je qualifierais de farfelus pour ne pas dire autre chose.
Malgré cela, les sujets débattus dans la rue, les médias, et l'Assemblée paraissent refléter un ennui gouvernemental. Comme s'il fallait trouver des sujets de conversation et des lois à voter en période de prospérité.
Laissez moi vomir.

En 1975, une femme remarquable nommée Simone Veil parvient à faire légaliser et rentrer dans les mœurs l'interruption volontaire de grossesse en prônant la libre disposition du corps, la réduction des risques sanitaires liés aux avortements clandestins, et surtout apporte un nouveau droit de la femme dans un pays ou les droits de l'homme avaient tendance à être avec un petit h.
Aujourd'hui, suite à une décision de l'Espagne de revenir sur cette loi, la France est en débat quant à son fonctionnement. Des manifestations ont même lieu partout afin de "prôner les droits du bébé" et de supprimer cette autorisation d'IVG. Je viens de perdre 2 kilos à force de vomir.
On déciderait donc de remonter à ces temps ancestraux qui favorisaient un embryon plutôt qu'une femme, belle et bien en vie. Elle est bien jolie cette France d'intolérance, de stupidité et d'esprits fermés.
Après tout c'est vrai, c'est une bonne solution pour relancer l'économie française par le biais de l'investissement électroménager: les congélateurs vont connaître un boom phénoménal.

Et puis bon, comme on dit, pour tomber enceinte maintenant, il faut vraiment être tête en l'air ou irresponsable.
La preuve que le droit IVG est important, il aurait évité que des gens si cons nous fassent chier aujourd'hui, en 2014, pour revenir sur des droits qui font partie des libertés de la femme.

Aller, bon appétit. Moi je prends un billet d'avion pour un monde perpendiculaire qui prendrait un autre sens que celui ci.

Ps: Arrêtez de faire l'amour, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Bientôt, la contraception sera considérée comme "outil de travail des prostituées" et cessera d'être légale. Je vous souhaite à tous une vie agréable.

 Helsinki, 14 novembre 2013. Je ne sais pas si c'est mieux là bas, mais j'y retournerais bien.